[AJ] Bodard : “Voir son fils, qui pour lui était un dieu, être en prison, c’était atroce pour lui”

    Photo Sud Presse

     

    Gilbert Bodart a évoqué ses mauvais souvenirs à la télé flamande, lui qui est désormais entraîneur de football dans la région liégeoise. L’ancien portier bordelais est surtout revenu sur son addiction aux jeux de hasard, et c’est d’ailleurs à Bordeaux que tout commença. « C’est une drogue à la fin […] On veut toujours plus. Je crois que la première fois est toujours la plus belle. Mais après, on est pris parce qu’on a gagné beaucoup et puis, à un moment, on en arrive à perdre beaucoup ».

     

    Il fut aussi impliqué dans une affaire où il joua sa vie, l’affaire “Zheyun Yé“, dans laquelle il subit des pressions et des menaces de mort, lorsqu’il était l’entraîneur de la Louvière. « Je crois que j’ai perdu 2,5 millions de francs belges. Cela fait 60.000 ou 65.000 euros. Ce n’est pas non plus la fin du monde. Pour un joueur de football, ce n’est pas non plus la plus grosse catastrophe du monde. Mais je pense que la plus grosse catastrophe, c’est quand on gagne un match avec La Louvière et qu’après le match, il (Zheyun Yé) avait parié beaucoup et m’avait mis un revolver sur la tête pour que je lui rende l’argent qu’il avait parié […] Je n’ai pas de regret. J’ai joué avec ma vie parce que je pense que si je suis vivant, c’est aussi un miracle […] J’ai juste perdu un peu de crédibilité parce que je ne l’ai pas dénoncé… mais il n’y a pas beaucoup de personnes qui l’auraient fait ».

     

    Passé enfin par la prison pour trafic de fausse monnaie et complicité dans le braquage, Gilbert Bodart revint sur ces moments compliqués. « Pour moi, la prison n’était pas dur car tout le monde me connaissait […] Mais ma vie était gâchée […] J’avais des idées noires […] Quand tu as tes enfants qui viennent te voir dans une prison, c’est quelque chose d’atroce. Mon père était la personne la plus chère au monde à mes yeux. Jamais je n’ai voulu qu’il vienne parce que j’avais trop peur de sa réaction. Voir son fils, qui pour lui était un dieu, être en prison, c’était atroce pour lui […] J’aurais préféré mourir plutôt que mes parents et mes enfants ne me voient en prison ».

     

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