Patrick Vervoort, l’ancien milieu de terrain des Girondins est revenu sur son expérience girondine. “Je suis arrivé dans un très grand club avec de bonnes installations. C’est Goethals, que j’avais déjà eu comme entraîneur à Anderlecht, qui m’a emmené à Bordeaux. Il a facilité mon adaptation en expliquant au groupe mes capacités. Il y avait quand même des grandes stars comme Battiston, Ferreri, Bell, Thouvenel et puis des jeunes comme Deschamps, Dugarry, Lizarazu. C’était idéal. J’ai fait la meilleure saison de ma carrière à Bordeaux”. Une période qui marquera l’histoire du club au scapulaire avec notamment cette dernière année de Claude Bez à la tête des Girondins. “La première fois que je l’ai rencontré, il m’a fait comprendre qu’ils avaient dépensé beaucoup d’argent pour moi et que je devais faire de bonnes prestations. Il ne m’a pas menacé mais le ton était très sec. Après ça, il a plutôt été quelqu’un de très calme […] Bez, je l’ai vu à la télévision, menottes aux poignets, comme Couécou (délégué général du club, ndlr). On aurait dit des criminels !”.

 

À cette période, le club a un déficit qui dépasse les 45 millions d’euros. “Avant d’arriver, je ne savais pas. C’est seulement dans le vestiaire que certains joueurs ont commencé à parler de ça. Je m’en foutais de ces rumeurs parce que mon premier objectif était de m’intégrer, de m’entraîner et de jouer. Il y avait aussi de grandes fêtes au château du Haillan. Lors des déplacements en coupe d’Europe, les femmes des joueurs étaient dans l’avion. On se déplaçait en Embraer 120 Brasilia. Je ne voulais pas croire qu’il y avait des problèmes financiers. On avait perdu contre la Roma. Au retour, une grande fête est organisée au château. Huîtres, caviar, foie gras, champagne… Je me suis dit :”C’est quoi, ici ? On perd, on est éliminé et on donne une grande fête !” C’était ça, la réputation de Bordeaux, à l’époque. Il n’y avait pas de transparence, tout le monde pouvait faire ce qu’il voulait”.

 

Sud Ouest