[AJ] Dugarry : “Si je n’ai pas le droit de parler football, je ne vois pas qui en aurait le droit”

     

    Souvent critiqué lorsqu’il était joueur, Christophe Dugarry revient sur cette situation compliquée pour un joueur. “Je les ai très bien vécues. Je crois que j’étais le joueur le plus critiqué en France et je n’ai jamais appelé un journaliste pour me plaindre, je n’ai jamais pleuré dans la presse. J’ai continué à travailler, je me suis retroussé les manches et j’ai fait mon maximum. Je n’ai jamais fait la pleureuse, comme ça peut, par exemple, être le cas actuellement…”.

     

    Il est maintenant de l’autre côté du micro, une place qui peut lui permettre de critiquer à son tour. “Je n’ai pas l’impression que je critique, j’analyse le football. Il y a des choses bien, des choses moins bien. Je suis passé de l’autre côté de la barrière”. Certaines personnes estiment que son discours n’est pas légitime. “Si je n’ai pas le droit de critiquer les footballeurs, ça veut dire que les journalistes n’en ont pas le droit non plus. J’ai disputé 450 matches de Ligue1, deux coupes du monde et championnats d’Europe, j’ai 55 sélections en équipe de France… Si je n’ai pas le droit de parler football, je ne vois pas qui en aurait le droit. Après, je n’ai jamais dit que je détenais la vérité. Je prétends juste avoir la légitimité pour donner mon avis et c’est ce que je fais. Mais je ne pense pas qu’il faille avoir été cheval pour être jockey. Ça ne veut absolument rien dire. Quand j’entends Dupraz expliquer que je ne peux pas parler du rôle d’entraîneur parce que je n’ai pas été entraîneur, je trouve ça débile. S’il n’y avait que les entraîneurs pour parler des entraîneurs, le débat serait vite clos. La légitimité, je l’ai. Car si je ne l’ai pas, ça signifie que Dupraz ne l’a pas pour parler du haut niveau puisqu’il n’y a jamais joué et jamais entraîné”.

     

    Il affirme cependant que son rôle de consultant n’est pas une revanche sur les critiques qu’il a subi. “Prendre ma revanche sur quoi ? Je suis tout, sauf un frustré. Je sais ce que j’ai fait dans ma vie, je sais la carrière que j’ai eue, je n’ai pas été un grand joueur, j’ai fait une carrière correcte et je ne suis pas aigri, je ne suis pas jaloux, je ne suis pas frustré. Je suis l’homme le plus heureux du monde. J’ai été critiqué parce que je le méritais certainement, je n’ai aucune revanche à prendre sur quoique ce soit. Je ne suis pas à la recherche d’un poste, je ne veux pas travailler dans un club, je suis ce que je suis, je travaille avec la plus grande sincérité, avec mes défauts, mes qualités. Je n’ai rien à prouver à personne. On m’aime, c’est bien ; on ne m’aime pas, c’est bien aussi. J’ai 45 balais (sic), je me vengerais de quoi ?”.

     

    La Provence