Leenhardt : “Ça serait bien qu’on arrive à toucher les attaquants avec moins de 38 passes…”

    Jérémy Toulalan et Thomas Touré

     

    Pour Lawrence Leenhardt, ce qui est flagrant, c’est la lenteur du jeu bordelais depuis quelques matches en comparaison d’autres matches de Ligue 1.

     

    « Moi, ce que je constate depuis un certain temps, c’est le manque de vitesse. C’est peut-être le manque de mouvement aussi mais… Jocelyn Gourvennec parlait de crispation, et on dirait des joueurs tellement fragiles, avec si peu de confiance en eux, qu’ils n’osent pas jouer avant de faire dix passes au milieu de terrain. Ça dure depuis un peu trop longtemps… Je ne supporte plus de voir le ballon relancé de derrière, arriver au milieu, avoir des solutions devant, et hop ça repart derrière, et ça tourne… En plus, comme il y a un certain déchet, parfois tu perds le ballon… Il suffit de regarder n’importe quel match de n’importe quelle équipe, on a l’impression qu’ils jouent deux fois plus vite que les bordelais […] La passe vers Kamano, vers Kiese Thelin, vers l’appel sur les côtés, elle n’y est pas. C’est avant ça… C’est Plasil, Toulalan, ou même de derrière. Ça ressemble à une préparation, mais le problème c’est que nous, on ne fait que préparer, et après il n’y a rien… Ça serait bien qu’on arrive à toucher les attaquants avec moins de 38 passes… Je demande des passes vers l’avant, que ça… Les passes latérales, il en faut aussi, derrière aussi, mais pas que ça… Et on a les joueurs, c’est ça qui est le plus agaçant. On loue notre technicité… Le seul qui m’a plus c’est Adam Ounas. Quand il est rentré, lui il a joué vers l’avant. Il y a du déchet, oui, mais au moins il se passe quelque chose. Il provoque, il percute. A chaque fois qu’il est rentré, il amène quelque chose ».

     

    La journaliste ajoute sur le même thème.

     

    « Le contenu ne satisfait personne à mon avis, même le coach. Lui-même il s’interroge, il leur a posé la question. Il met en place des choses et ça a l’air plutôt respecté, mais à un moment, il faut dépasser sa fonction et jouer, ce n’est qu’un match de foot. A un moment lui-même ne doit plus comprendre ce qui les freine et les bloque. A Bastia, il n’y avait aucune raison pour ne pas se lâcher, et faire enfin ce bon match dans le contenu […] On ne va pas avoir de la folie tout un match, en revanche par séquences, une inspiration, un éclair, et c’est comme ça que ça passe. Laborde l’a eu sur son but, mais c’est vrai que c’est ça qui manque à Bordeaux. Défensivement, ça tient la route, c’est après… L’après, c’est la créativité, c’est l’action, l’envie de tenter un truc… On a perdu cette valeur de jouer au foot. On est trop sages ».

     

    Gold FM

    Retranscription Girondins4Ever