Triaud explique en détails la “mascarade” à la Ligue et se paye Aulas

    Jean-Louis Triaud

     

    Les Girondins de Bordeaux ne seront pas représentés à la Ligue cette saison, Jean-Louis Triaud ayant décidé de sortir des négociations lors de la dernière réunion censée élire le nouveau Président de la LFP. Le Président bordelais a donné tous les détails de cette journée vraisemblablement grotesque ou chacun voulait défendre ses petits intérêts. Et ça balance sévère…

     

    « Mascarade, le mot est faible. A l’époque, les clubs de Ligue 1 ont décidé de se séparer des clubs de Ligue 2 et de créer un syndicat qui s’appelle Première Ligue. Première Ligue négocie avec la Ligue 2 et dit que quand on va voter au conseil d’administration de la Ligue, on va désigner les huit candidats élus, et en contrepartie on vous garantit pendant dix ans les 20% de droits TV que l’on vous donne aujourd’hui. Tout le monde signe des deux mains. Le temps passe et arrive la période d’élections au comité exécutif de la Ligue. On fait une réunion et on s’aperçoit que sur les clubs qui devaient nous rejoindre, qu’il y a cinq absents qui ne se comportent pas très bien, parce qu’ils n’expliquent pas leurs absences… Ou alors pour l’expliquer, ils disent que c’est pour un rendez-vous professionnel important, ou qu’ils sont dans les embouteillages à Paris. En fait, on sait rapidement qu’ils ont rejoint l’UCPF (Union des Clubs Professionnels de Football), sans prévenir les gens avec qui ils avaient pris les engagements. Et tout d’un coup ils exigent qu’il y ait une révision des répartitions des droits TV. Les autres membres de Première Ligue, c’est-à-dire onze sur vingt clubs, votent pour désigner huit candidats. En face, on nous dit que non, on ne votera pas pour ces huit personnes. C’est le moment où je leur dit que ce sont quand mêmes les engagements qu’ils ont pris, contre la garantie de dix ans de droits TV à 20% de nos droits, qui sont quand même les droits de la L1, je le rappelle… Et c’est là que s’engage une négociation avec des gens qui sont des tièdes : Paris on sait très bien qu’ils ne veulent pas faire de vagues – ce sont les consignes de leur actionnaire qatari -, Aulas dont tout le monde voulait la peau, cherche à sauver la sienne… Donc au final on se dit que renégocier les droits TV, pourquoi pas. On s’assoie autour d’une table. Après moultes analyses, on finit par trouver un accord. On leur dit alors qu’ensuite il faut qu’ils respectent leur accord et voter pour les huit types qui ont été désignés par le syndicat des onze clubs de Ligue 1. Les types te disent, froidement, qu’ils veulent la moitié des places… C’est Alain Deveseleer qui était là-bas parce que j’avais un rendez-vous professionnel, donc je lui rétorque que non, pas question de céder sur ce point. Ce sont les huit ou rien du tout, on leur laisse la place, après tout pourquoi pas… Tout le monde, sauf deux clubs, qui restent respectueux de leur parole (Toulouse et Bordeaux), décide de leur donner quatre places… A condition qu’Aulas sauve sa place, que Paris et Monaco soient élus… Alors que Monaco, un an avant, tout le monde avait voté son exclusion du championnat de France, vous voyez les revirements… Je leur ai donc dit que je leur simplifiais la vie, moi les compromissions de ce type où on est prêt à tout pour sauver sa place, comme manquer à sa parole, se coucher sur le dictat de nos opposants… Je ne participe pas à ce genre de jeu, donc Bordeaux se retire ».

     

    Gold FM

    Retranscription Girondins4Ever