Carrasso parle du déclic qui lui a forgé un mental d’acier

    Cédric Carrasso

     

    Avec plusieurs blessures de croisés dans sa carrière, Cédric Carrasso est revenu plusieurs fois de loin. Le gardien bordelais se souvient que lorsqu’il était à Marseille et qu’il avait 15 kilos de plus qu’aujourd’hui, une personne lui a dit qu’il n’arriverait pas à revenir après ses ‘premiers croisés’. Ce fut le déclic pour la suite de sa carrière, et donc aussi pour les ‘derniers croisés’ faits avec Bordeaux.

     

    « Lors de ma première blessure. C’est peut-être pour ça que je réagis ainsi maintenant. C’était en 2003, j’étais remplaçant à Marseille. On a fait un match de charité contre France 98 au Vélodrome et je me blesse au genou (rupture des ligaments croisés). Je devais avoir bien dix kilos de plus qu’aujourd’hui. À cette époque-là, on va dire que j’étais bien portant… (il marque un temps, puis, ému, il baisse à nouveau la voix.) On est venu me voir et on m’a dit – je ne dirais pas qui c’est, je ne le dirai jamais – : ‘tu viens de te blesser, tu en as pour six mois. Tu as vu physiquement où tu en es ? Tu n’y arriveras jamais.’ Aujourd’hui, c’est une des personnes que je remercie le plus. Elle m’a fait découvrir une facette de moi que je ne connaissais pas : ma capacité à aller loin dans la douleur. C’a été un tournant dans ma vie. C’est pour ça qu’à chaque fois que je me suis blessé j’ai toujours eu besoin de souffrir. Par ce que j’ai souffert dans le passé de ne pas être comme je voulais physiquement… Quand j’ai eu cette première blessure j’étais au plus bas du plus bas. Je n’allais même plus à l’entraînement. Pendant trois mois, je ne suis même plus allé au club. En rééducation, je ne travaillais pas bien. Physiquement, j’étais à la rue complet. Je n’étais pas sportif du tout. Après, il y a eu le déclic ».

     

    L’Equipe