Carrasso revient avec émotion sur les efforts pour revenir au niveau, “se faire mal”

    Photo FCGB
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    Cédric Carrasso s’est exprimé sur comment à son âge il est revenu aussi affuté. Le gardien bordelais parle beaucoup de mental, mais étalements d’efforts, de travail, et d’une gestion stricte de son alimentation.

     

    « C’est tout ce que vous n’avez pas vu. La dernière image que vous avez de moi, c’était ma sortie contre Nantes (2-2, le 23 janvier) – je suis en train de pleurer sur le terrain – et vous m’avez retrouvé huit mois après, contre Nantes (1-0, le 28 août). (Ému, il baisse la voix.) J’étais très, très, très triste pendant un quart d’heure. Je savais ce que c’était, je voyais le film : tu vas avoir mal, ça va aller mieux, tu vas te faire opérer, tu vas retomber au plus bas, tu vas faire la rééducation, etc. Mais à partir de ce moment-là, je suis capable de m’isoler avec mes proches. Je m’enferme dans une bulle et je ne veux plus exister. Pendant une blessure, vous ne me verrez jamais à la télé, par exemple. C’est à ce moment-là que ça ce joue : ça servira ma fraîcheur mentale pour la suite. Je me mets un défi : je n’existe plus. Je me le dis à moi-même : ‘Aujourd’hui, tu ne sers à rien, tu es un moins que rien dans ton métier, tu ne comptes plus. Mais que veux-tu faire de ça ? Veux-tu revenir, ce jour-là, voir les gens dire ah oui, quand même, ou te laisser aller ?’ Moi, j’ai toujours trouvé cette force d’aller au bout de moi-même. Je peux faire des choses… Dans les périodes de rééducation, je me fais mal. Vraiment  […] Depuis petit, j’ai toujours dû faire gaffe à mon poids. Pendant les blessures on sait que c’est quelque chose de problématique. Or je suis toujours revenu de mes blessures plus affûté que jamais. Mais ça passe par des moments… Je ne souhaite à personne de faire ce que je fais. En fin de rééducation, pendant dix jours, quand j’étais en capacité de le faire, en plus des séances je vais aller courir le matin et le soir en ayant, à côté de ça, une alimentation minimale. Je cours beaucoup pour un gardien. En plus du travail, je peux courir une ou deux fois par semaine pour faire dix, douze kilomètres. C’est quelque chose que j’aime. À ce moment-là, alors que j’étais super entraîné, après quatre kilomètres je ne pouvais plus marcher. Je tombais presque, j’étais à genoux. Je n’avais plus d’énergie. Pourquoi ? Parce que je ne mangeais pas. Je me forçais à ne pas manger, je me faisais mal ».

     

    L’Equipe