Gernot Rohr s’est souvenu du joueur qu’il a lancé face au Milan AC à quelques minutes de la fin du match retour, Joachim Fernandez, décédé en janvier dernier. « Le Milan AC jetait tout devant, et son jeu aérien, dans cette situation où on subissait en fin de match, était précieux. J’ai dû sortir un joueur offensif (Didier Tholot, ndlr) pour mettre ce garçon pour garder le résultat, et il l’a très bien fait […] C’était un grand gabarit, bon de la tête, avec très bonne relance, une technique défensive parfaite. Il a été vraiment très tôt dans les joueurs les plus doués du centre de formation”.

 

 

Un autre ancien joueur bordelais, issu du centre de formation et qui l’a côtoyé dans ces circonstances, Franck Fontan, se souvient également. “Il fait partie de ce clan des nouveaux arrivants, on n’est pas nombreux, on est scolarisé en seconde et lui est encore en troisième au collège. Il y a une solidarité qui se crée entre les gars qui arrivent et qui lâchent leur famille. Et pour lui c’est encore plus un choc culturel […] Il est super bien formé, le black longiligne, avec les mollets de pur-sang, déjà les tablettes bien dessinées, les épaules de basketteur. Il a cette longueur d’avance, il sait pourquoi il est là, il sait qu’il veut en faire son métier”.

 

Malgré tout, l’inconnue demeure pour son ancien coéquipier, sur le fait que personne n’était au courant de sa situation avant son décès. “Pour avoir été à Dakar, avoir vu sa famille, eux non plus ne savaient pas… […] Vivre dans le déni le plus total, je pense que ça ne lui faisait clairement pas peur. A un moment il a peut-être eu envie d’avoir de la vérité dans les relations qu’il avait avec les gens”.

L’Equipe Enquête

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