Avant la rencontre France-Bulgarie, Bixente Lizarazu dans sa chronique est revenu sur cette rivalité qui a été créée entre les deux équipes après le match de 1993, qui avait empêché les Bleus de l’époque de participer à la Coupe du Monde 1994. “Pour ma génération, ce match de 1993 n’a pas été comme d’autres joueurs. A cette époque, je n’étais encore qu’un simple débutant, tout heureux d’être sur le banc. Au fond, ce match a sûrement permis à notre génération d’être lancée un peu plus vite que prévu. En revanche, il a vraiment été un cauchemar pour ceux dont la carrière en équipe de France s’est achevée sur cette soirée au Parc des Princes. Quand on a retrouvé les Bulgares trois ans après, à l’Euro (3-1), il n’y avait pas le souvenir d’une revanche pour ma part. L’équipe avait pas mal changé. Je me rappelle seulement que c’était très chaud entre Marcel Desailly et Hristo Stoitchkov pendant tout le match. Aujourd’hui, les joueurs actuels sont complètement détachés de cette rivalité avec la Bulgarie, elle n’intéresse que les historiens du foot […] Derrière ce ‘fameux’ traumatisme de 1993, l’équipe de France a été championne d’Europe et, au fond, c’est bien ça le plus important et c’est ça qui reste. En France, les plus grands échecs sont souvent suivis d’une remise à plat totale, voire même d’une mini-révolution… et j’ai l’impression qu’on a besoin de toucher le fond pour vraiment changer les choses.  Cet épisode de 1993 a été un marqueur dans l’histoire des Bleus, c’est vrai, mais il a eu le mérite de créer un électrochoc dans le football français et de permettre d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire de l’équipe de France en donnant les moyens à Aimé (Jacquet) d’appliquer les idées qu’il nourrissait peut-être déjà”.

 

L’Equipe