Dugast : “Les stades modernes comme Bordeaux sont compliqués pour entretenir du gazon”

    Photo Eric Barrère ‏@ebarrere70
    Photo Eric Barrère ‏@ebarrere70

    Arnaud Dugast est à la tête de l’entreprise Covergarden, premier producteur de gazon en France. Il explique l’état de certaines pelouses de Ligue 1, dont celle de Bordeaux. “Cela arrive dans d’autres championnats. On n’a pas l’exclusivité des emmerdements sur les stades. Ces problèmes sont surtout liés au pythium, ce champignon sur les pelouses. C’est le souci en ce moment. Il y a effectivement des problèmes, mais ce n’est pas tout de le dire. Il faut savoir d’où ça vient… C’est une conjoncture et un enchaînement de responsabilités. Ça vient un peu de tout le monde, y compris aussi de l’État, de la réglementation européenne et du manque flagrant de produits homologués pour traiter les gazons. Après, je ne suis pas un grand spécialiste des fongicides, mais il s’avère qu’on avait, jusqu’à présent, trois ou quatre produits homologués et qu’aujourd’hui, on en n’a plus qu’un. A la fin, on trouve des résistances à certaines maladies par faute de produits efficaces pour les traiter“.

     

    L’expert précise qu’il faut aussi un peu de patience, l’Euro venant juste de se terminer, et que certaines pelouses nécessitent aussi de la lumière. “Attention, l’Euro a eu lieu il y a quelques mois seulement. Si on veut mettre de la qualité dans les pelouses existantes, on peut toujours faire des opérations. Si on se dit : ‘mince, il faut changer la pelouse’, les stocks ne peuvent pas être constitués comme ça, en deux ou trois mois. Le délai est trop court. Il faut aussi avoir en tête que les stades modernes comme Bordeaux sont des enceintes compliquées pour entretenir du gazon […] A Marseille, par exemple, la pelouse ne voit jamais le soleil. On a des enceintes complètement fermées qui manquent d’aération. Le pythium apparaît car les gazons restent humides. Les stades sont des espèces de marmites qui développent tout un tas de maladies cryptogamiques. Et là-encore, on ne nous donne pas tous les moyens pour y parvenir. C’est comme si on soigne une fracture de la jambe avec un pansement”.

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