Lucas : “Mon égo était touché, c’était une forme de reconnaissance”

    Tigana et Pavon Bordeaux Girondins

     

    Lorsque Jean Tigana avait décidé de se retirer de ses responsabilités d’entraineur des professionnels il y a quelques années, Philippe Lucas avait été appelé – un peu contraint-forcé – pour finir la saison en compagnie d’Eric Bédouet et Lilian Laslandes. Pour Gold FM, il est revenu sur ce moment. « C’était un peu plus court qu’Ulrich, il ne restait que quatre matches. Il fallait prendre des points et il y avait une opération sauvetage en cours. On préparait un match, un dimanche, avec les U19. Je reçois un coup de fil de direction ‘est-ce que ça t’intéresse’, et en même temps la personne m’a dit ‘on te demande de le faire’. Donc je n’ai pas eu le choix. Ma saison était terminée, je n’ai pas eu l’impression d’abandonner les gamins. Je leur ai dit que si c’est une mission qu’on me confiait, je ne me voyais pas refuser parce que je suis salarié du club. Ça s’est passé naturellement. Et mon égo était un peu touché, c’est quand même une forme de reconnaissance. Ça veut dire qu’on reconnait votre travail. Je l’ai pris comme une bonne expérience, ça m’a permis de confirmer mes convictions parce que j’ai toujours dit que j’étais plus fait pour la formation que pour m’occuper des professionnels, ça n’a fait que confirmer ça. C’est ma conviction de départ, ça reste aujourd’hui ma conviction. Il fallait donner un coup de main à un moment donné. C’est le club qui m’a accueilli en fin de carrière, qui m’a permis de réaliser une belle reconversion ».

     

    Concernant le groupe qu’il a récupéré, il a bien senti forcément des joueurs touchés, du fait d’une cassure avec Jean- Tigana. “On sentait que c’était un vestiaire qu’il n’était pas apaisé du tout, et il fallait retrouver cette tranquillité. Mais il ne faut pas se mentir néanmoins et ne pas se dire les choses. On revient toujours à la même chose, cette notion de plaisir. Quand vous êtes footballeur et que vous venez à l’entrainement en trainant les pieds parce qu’il y a conflit, c’est un problème. Si vous arrivez à faire en sorte que les mecs reviennent à l’entrainement avec le sourire, automatiquement il va se passer quelque chose derrière. Les joueurs ont vraiment joué le jeu sur les quatre derniers matches, on a senti un groupe […] Dans le premier rassemblement dans le vestiaire, on avait laissé la parole, en disant que c’était Eric le responsable, le numéro 1. On avait, avec Lilian, dit ce qu’on pensait et ce qu’on ressentait comme on nous avait laissé la parole”.

     

    Gold FM

    Retranscription Girondins4Ever