Battiston : “Professionnel, on doit être encore plus digne du métier”

    Patrick Battiston main courante

     

    Patrick Battiston a traité du changement de mentalité des jeunes d’aujourd’hui, par rapport à son époque. Pour lui, dès qu’un joueur devient professionnel il croit que le plus dur est fait et qu’il peut-être dispensé de plusieurs choses. Au contraire, pour le responsable du centre, il doit démontrer chaque jour des valeurs de sa profession. « Il y a toujours du travail, il est nécessaire, on travaille jusqu’à la fin de sa carrière. De faire signer un joueur tôt, c’est un risque, mais ce n’est peut-être pas le joueur, c’est l’environnement ; ça peut être les agents, la famille et même les amis. ‘Voilà t’es pro, c’est terminé, tu changes de cadre de vie’. Pas du tout, tu as la même responsabilité, tu dois faire comme avant, venir à l’heure et respecter tout ça. C’est toujours un peu gênant de voir comment on caricature un footballeur. En étant professionnel, on doit être encore plus digne du métier, il y a des valeurs importantes qu’il faut faire passer. On nous dit ‘ils sont dépassés’ parce qu’on a de l’âge… Qui va transmettre les valeurs ?! Ces jeunes joueurs doivent écouter. On pense que l’entraineur, parce qu’il dit quelque chose avec un ton sévère… Non, on n’est pas contre un joueur, mais pour aller au haut niveau il faut des choses, et on en sait quelque chose. Il faut faire des efforts, travailler, être à l’heure. C’est donc transmettre ça… C’est parfois un peu difficile, mais on ne lâche pas ! […] Les joueurs pensent qu’ils connaissent beaucoup de choses. Dont acte. A nous de sensibiliser, il faut trouver la clé, faire passer un message d’une autre façon ».

     

    Plus tard dans l’interview, il expliqua le respect qu’il avait pour les plus grands au travers d’une anecdote. “J’ai ciré les chaussures des pros, je les ai pris au mot. J’avais 18 ans, on m’a demandé pourquoi je m’étais mis dans le vestiaire, je me suis mis contre une porte… Et puis on m’a dit de cirer les chaussures. Mais cirer les chaussures, il n’y a rien de dégradant, en plus j’aime ça (rires). Je trouve que c’est très joli une chaussure qui brille. En Angleterre, Richard Witschge avait été prêté à Blackburn, je l’avais accompagné. En fait, c’est les jeunes du centre de formation qui s’occupaient du matériel des pros. C’était un clin d’œil, ce n’était pas du bizutage, c’est quelque chose de sympa…”.

    Gold FM

    Retranscription Girondins4ever