Rolan : “J’ai pensé à retourner chez moi, évidemment”

    Diego Rolan et Eric Bédouet

     

    Mal intégré à ses débuts en Gironde, Diego Rolan a fait part à l’Equipe de ses doutes en 2013, lorsqu’il pose ses bagages à Bordeaux à tout juste 20 ans : “Je ne parlais pas un mot de votre langue, je ne connaissais absolument personne, je suis resté à l’hôtel sept mois, tout seul, avant que mes parents ne viennent me rejoindre. Mis à part les Brésiliens Mariano et Carlos Henrique qui m’ont aidé, je n’avais que peu de contacts avec mes coéquipiers. En plus, je me suis blessé à une cheville, je jouais rarement, tout s’accumulait… J’ai pensé à retourner chez moi, évidemment. Mais je me suis accroché”.

     

    Il raconte sa jeunesse, qui fut difficile mais heureuse : “Mes parents travaillaient tous les deux, mon père était dans le BTP et ma mère comme employée de maison. Je n’ai jamais manqué de rien. Evidemment c’était parfois difficile, mais ils ont fait beaucoup d’efforts pour que tout se passe bien. Après mon apprentissage à Defensor, quand j’ai signé mon premier contrat pro à seize ans, mes parents ont cessé de travailler […] Ma famille a toujours été très football, ça a joué dans mon amour pour ce sport. Chez nous, on est d’abord supporter de Penarol, mais depuis mon passage à Defensor, c’est du cinquante-cinquante !”

     

    Son ancien entraîneur en Uruguay, Fernando Curutchet, se remémore : “J’ai le souvenir d’un gamin qui avait une grande joie de vivre tout en se montrant également responsable et très concentré. Il avait un gros potentiel et savait parfaitement quel était le chemin à suivre pour réussir sa carrière, ce qui lui a permis de rejoindre l’équipe une à dis-sept ans”. Rolan raconte ses débuts précoces : “C’est assez courant de démarrer aussi jeune chez nous, mais il faut être prêt physiquement et mentalement. Moi je n’ai jamais dévié de mon objectif. Vous appelez ça la grinta, nous la garra charrua. C’est en nous, on se bat”. Néanmoins, ses difficultés d’adaptation à Bordeaux restent en lui : “Bordeaux n’est pas loin de l’Espagne, mais la mentalité est quand même assez différente. Je suis très ami avec un Franco-Brésilien qui vit ici. Ça m’a bien aidé. Il me donne des coups de main dans les démarches administratives”.