Nouvel extrait très brûlant du livre sorti récemment, « Pourquoi le foot français va dans le mur », co-écrit par Faouzi Djedou-Benabid, recruteur pour Niort, et Yacine Hamened, éducateur à Evian-TG, en collaboration avec Daniel Riolo. Cette fois-ci, les auteurs s’attaquent aux anciens joueurs de club qui intègrent l’organigramme comme un “cadeau”. Et Marius Trésor et Patrick Battiston sont très nettement mis en cause dans le livre :

 

“C’est en revanche plus problématique quand le choix est imposé par une sorte de règle non écrite. Une coutume qui encore une fois ne repose pas sur les strictes compétences de la personne choisie. Explication : très souvent, en effet, le centre de formation est une voie de garage. On y recycle d’anciens joueurs professionnels. Une reconversion, un cadeau, un emploi offert pour services rendus ou plus simplement par amitié. Formateur, éducateur, ce n’est pas une vocation, un métier, c’est le plus souvent un cadeau. C’est un poste qu’on obtient donc d’abord si on a été professionnel. On a fait ‘quelque chose’ avant, une carrière. La compétence pédagogique n’est pas prise en compte. En gros, si vous étiez premier de la classe en CM2, vous pouvez devenir instituteur !

 

Citons un exemple : Bordeaux. Que font Marius Trésor ou Patrick Battiston au club ? Ce sont de grands anciens, des légendes du foot français et leur poser une question en rapport avec leur activité d’aujourd’hui ressemble à un affront. Pourtant, si vous allez au Haillan, vous verrez vite que Bielsa n’a pas inventé le concept de la glacière. Trésor est assis sur un objet semblable depuis des années. Il observe de loin ce qu’il se passe dans le « centre de déformation » des Girondins. Ils sont huit à gérer ça. C’est presque une équipe de foot. Mais les résultats du centre sont très moyens.”