Planus et le manque de communication

     

    Interrogé en conférence de presse, Marc Planus a fait part d’un manque de communication dans l’équipe, sur le terrain. Le défenseur central bordelais se remémore ses débuts en professionnel où la communication évitait beaucoup d’erreurs, et économisait les joueurs sur certaines phases de jeu. Il s’agit peut-être d’une des clés pour avancer…

     

    “Pour moi, c’est inexplicable. J’ai toujours pensé que dans le football, la chose la plus facile était de se parler. Ça permet d’éviter de faire des courses de quarante ou cinquante mètres pour rien, et de s’économiser. Je pense aussi qu’il s’agit d’un problème générationnel. Quand je suis arrivé en professionnel, ça piaillait dans tous les sens. Et on sentait cette force collective. Dans cette génération, il y a très peu de joueurs qui parlent. Quand je suis avec les jeunes, c’est pareil, très peu de joueurs parlent. On a du mal à mettre en avant cette qualité là sur un terrain de commander. Il y a toujours aussi cette implication des entraîneurs qui donnent ou pas du pouvoir aux joueurs. C’est facile de demander aux joueurs de parler, si on ne les suit pas derrière dans leur discours. J’ai pu le constater dans l’évolution des différents entraîneurs que j’ai croisé, il y en a qui favorisent ou pas cet échange entre les joueurs. Ce n’est pas si choquant que çà pour eux que les joueurs ne se parlent pas. Deux ou trois fois, il nous a arrêté en nous disant qu’en parlant, nous arriverions à faire moins d’effort, que ça serait plus facile. Mais j’ai l’impression que même en le disant, les joueurs ne s’impliquent pas forcément beaucoup plus. Des étrangers, il y en a toujours eu, dans toutes les équipes. Quand je suis arrivé en pro, si nous avions le malheur de ne pas dire au joueur à qui nous donnions le ballon s’il était seul ou non, ou de se déplacer, j’ai l’impression que c’était quasiment une perte de balle. Juste avec la parole. C’est moins mis en avant cette qualité. Je pense que c’est à nous de le faire. Si les joueurs ne sont pas concernés par çà, chacun fera le boulot dans son coin et dira « moi, j’ai fait mon travail ». Je vois maintenant les entraîneurs qui étudient et analysent les prestations individuelles et non plus collectives. Quand j’ai débuté, on ne faisait pas de marquage individuel, mais en zone sur les coups de pied arrêtés, et c’était la responsabilité de sept ou huit joueurs. Maintenant, c’est individuel pour pouvoir dire « ce but, c’est de ta faute ». On aime bien montrer du doigt. Mais 95% des entraîneurs le font maintenant… Je ne sais pas pourquoi on a tant changé dans nos mentalités.”

     

    Retranscription Girondins4ever de GirondinsTV