Bédouet : “Peu de gens croyaient en lui”

     

    France Football de mardi est revenu sur l’arrivée de Cheick Diabaté aux Girondins de Bordeaux. L’on apprend que c’est un agent malien, Seran Diabaté, qui l’a proposé à Philippe Goubet, responsable du recrutement des Girondins de l’époque. Ce même agent a d’ailleurs proposé en même temps Abdou Traoré, et ils feront tous deux un essai de quinze jours.

     

    Goubet décida lui-même de tester l’attaquant malien face à un joueur de Libourne, Jean-François Douence, lui demandant à la fin de la rencontre son avis : « Pour avoir une meilleure idée de ce que valait Diabaté, j’ai prévenu Douence : ‘Tu vas avoir Diabaté au marquage. Il a dix-sept ans. J’aimerais, comme défenseur, que tu me dises comment tu l’as trouvé’. Je suis donc allé le revoir en fin de match où Cheick n’avait été ni bon ni mauvais. Il m’a dit ‘Il est chiant à jouer ! Dur à marquer. Tu ne peux pas le laisser démarrer sinon il prend de la puissance. Et avec sa taille, il est dur à tacler. S’il ne peut pas se retourner, ça va…’ »

     

    Les deux maliens vont ensuite intégrer le centre de formation de Patrick Battiston, qui se rappelle des débuts de Cheick : « Il était difficile de lui faire prendre confiance. Il n’était pas forcé de marquer pour faire un bon match. Mais lui pensait le contraire. C’était embêtant pour son expression collective. Et celle des autres ».

     

    Son agent, inquiet devant son faible temps de jeu à l’époque, décide de lui faire faire un stage au Havre. C’est là que Patrick Battiston intervient : « J’ai dit : on va travailler ensemble ». C’est ainsi que l’attaquant malien a travaillé avec Eric Bédouet : « On a travaillé surtout sur ses appuis. Il fallait réduire ses foulées, travailler sa coordination. Tous les jours, avec plots, des cerceaux, des lattes. Il continue de le faire d’ailleurs. Les grandes jambes font des grands appuis. Or, dans le foot, il y a peu d’espaces. .. On lui a aussi fait travailler son jeu de tète. Car il est grand mais il n’avait pas un très bon timing. En fait, peu de gens croyaient en lui quand il est arrivé ».

     

    Aujourd’hui, le préparateur physique bordelais regrette l’arbitrage sur Cheick… « Le souci, ce sont les arbitres. Ils sifflent presque systématiquement contre lui. Il est grand donc il donne l’impression de faire faute sur les duels alors que ce n’est pas lui ».

     

     

    La suite dans le France Football papier, avec notamment des propos de Gernot Rohr et Alain Giresse.