Triaud en a voulu à Blanc, « un peu »

     

     

    Terminons par Jean-Louis-Triaud, interrogé donc par France Football sur son ex-entraineur, Laurent Blanc. Afin de dresser un portrait exhaustif du nouvel entraîneur du Paris Saint-Germain, le président des Girondins de Bordeaux étai amené à évoquer les points négatifs du passage de « Lolo » en Gironde, revenant ainsi sur l’une des discordes de cette période : la gestion de la finale de Coupe de la Ligue face à l’Olympique de Marseille :

     

    « Parce qu’il a eu les yeux plus gros que le ventre en alignant son équipe type lors de la finale de la Coupe de la Ligue face à l’OM, alors que je pense qu’il valait mieux aligner l’équipe B trois jours avant d’affronter Lyon en quarts de finale de la Ligue des Champions. ‘Mais non on va gagner, on va les enfoncer’ m’avait t’il répondu. Ça ne s’est pas passé comme ça, et je lui en ai voulu un peu. C’est ce qui nous a tué ».

     

     

    Son départ est également l’un des points négatifs de son bilan, Jean-Louis Triaud reconnaissant d’ailleurs avoir commis certaines erreurs en conséquence et qu’il aurait ainsi souhaité être prévenu suffisamment tôt : « Ça nous aurait évité de faire des conneries… »

     

     

    Après son départ des Girondins pour l’Equipe de France, Laurent Blanc ne s’est plus présenté au Stade Chaban-Delmas, préférant compter sur la présence de son adjoint Jean-Louis Gasset pour superviser les joueurs. Le président bordelais défend alors la position de son ancien entraîneur :

     

    « C’est par pudeur et par volonté de ne pas provoquer qu’il s’est abstenu de nous rendre visite. Moi, en tout cas, c’est comme ça que je l’interprète. Il m’est arrivé de le croiser trois ou quatre fois depuis son départ et je n’ai aucun problème relationnel avec lui. La dernière fois, on a pris l’avion ensemble pour Paris, où il allait signer son contrat ! »

     

     

    Laurent Blanc est également pointé du doigt pour sa communication et son attitude hautaine. Rebelote, Jean-Louis Triaud prend de nouveau sa défense, osant d’ailleurs la comparaison avec les quelques entraîneurs passés par le Haillan ces dernières années, et notamment Jean Tigana :

     

    « Il ne venait peut-être pas tout le temps à notre rencontre, comme Gillot, mais il venait plus que Tigana. Et puis, il était toujours aimable ! Ce n’est pas nous qui allons nous en plaindre. Maintenant, peut-être que ça ne se passait pas comme ça quand on n’était pas là ! (…) Hautain ? Je ne sais pas. Il prend ce qui l’intéresse, j’imagine. Moi, j’avais la possibilité de le voir tous les matins, sans lui courir après. Quand j’avais besoin de lui parler, je passais par l’intendant, mais ce n’est pas un fou du téléphone. D’une manière générale il était très indépendant. Courtois et disponible, mais ça s’arrêtait au job. Je n’ai jamais déjeuné avec lui en dehors du boulot, nos échanges étaient uniquement professionnels. Pour lui, les dirigeants sont là pour diriger, les entraîneurs pour entraîner, et les joueurs pour jouer ! Ce n’est pas avec Laurent Blanc que j’ai discuté le plus souvent de ballon. Tigana était beaucoup plus disert, même Ricardo »

     

    « Il faut reconnaître qu’il a eu une paix royale, aucun vrai souci pendant deux ans et demi ! Bordeaux, c’est un long fleuve tranquille. De toutes les façons, Laurent n’est pas un anxieux. C’est un pragmatique. Un type qui ne lâche pas le morceau comme ça. Il s’accroche jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction, sans élever le ton. Il est tenace ».