Sertic : “très heureux d’être là”

     

    Nous vous proposons la suite et fin de l’interview interactive de Gregory Sertic, le milieu bordelais a répondu sur le site officiel à des questions des supporters. Plusieurs sujets abordés : son premier match avec les pros, des anecdotes avec ses coéquipiers, le reproche sur le manque de jeu, le foot en général, ses passions… Bonne lecture !

     

     

     

    Votre première titularisation a été le match à Rennes lors de la saison 2008-2009, ne pensez-vous pas que c’est en réalité ce match qui a été décisif pour le titre ?

     

    “Je ne sais pas si c’est le match décisif mais il fait partie des matches déterminants, c’est sûr. Nous étions rapidement réduits à dix (Marc Planus avait été expulsé après 27 minutes et les Girondins étaient menés 1-0 depuis la 1ère minute). C’était vraiment délicat. J’ai vraiment apprécié ce qu’a fait Laurent Blanc ce jour-là. Il ne m’a pas sorti. Après le carton rouge, je pensais être directement remplacé mais il ne l’a pas fait. Quand, à la fin du match, on voit Souley (Souleymane Diawara) qui manque son contrôle et Yo qui inscrit le but du 3-2… Ce soir-là, on s’est dit qu’on avait une chance d’aller au titre. Sur ce genre de détails, on s’est dit qu’on avait vraiment la chance du champion. Du coup, ce match a été très important, c’est sûr.”

     

     

    Quel joueur vous a le plus marqué (tout poste) à Bordeaux ?

     

    “Je vais dire Yo Gourcuff et Souley. Quand il est arrivé à Bordeaux, beaucoup de gens critiquaient Souley. Au fur et à mesure, il est devenu un monstre derrière. Rien ne passait et offensivement, il marquait quelques buts. Il m’a vraiment impressionné, c’est une force de la nature. Yoann, c’était plutôt sa technique. Cette saison-là, il faisait des gestes et marquait des buts magnifiques.”

     

     

    Ne pensez-vous pas que les Girondins ne sont pas très « chalants » cette saison ?

     

    “Et oui, c’est une faute. Même ma mère et mon père ont bien rigolé lorsque j’ai dit cela. C’est arrivé une fois mais je ne le ferai plus, ne vous inquiétez pas. Comme tout le monde, il m’arrive de faire des fautes mais je parle très bien français, aucun problème.”

     

     

    Le côté plaisant, d’un un monde assez aseptisé, c’est de pouvoir en rire. Tous les joueurs dans ta situation n’auraient pas forcément cette autodérision…

     

    “Je le prends en rigolant, même quand certaines radios se sont moquées de moi pendant un bon moment. Je préfère en rire et puis franchement, qui ne fait jamais de fautes en parlant la langue française, qui est plutôt difficile ? Les mêmes personnes travaillant pour la radio font des bavures mais personne ne les reprends ! Je le prends à la rigolade. C’est du passé.”

     

     

    Quel est votre surnom dans les vestiaires des Girondins ?

     

    “Je n’ai pas de surnom particulier à part Greg’. Certains joueurs, pour me taquiner, m’appellent « futur cap’ » (futur capitaine). Ils disent que je vais rester à Bordeaux toute ma carrière. Ils me chambrent, surtout Flo Marange.”

     

     

    Les joueurs sont-ils touchés par les reproches médiatiques sur le manque de jeu ?

     

    C’est possible pour les joueurs lisant beaucoup la presse. Pour ma part, le plus important n’est pas là. C’est plutôt ce que le coach et mes coéquipiers pensent de ma prestation. L’avis des journalistes, je le lis mais je n’y prête pas forcément attention. Par exemple, si le coach me dit que j’ai été bon et les journaux que j’ai été mauvais, je retiens l’avis du coach. Le reste…”

     

     

    Grégory, si vous deviez être un autre Girondin, qui seriez-vous ?

     

    Jaro Plasil, rien que pour sa carrière. Ensuite, il a une grosse qualité technique, possède les deux pieds. Il est facile. C’est un excellent joueur.”

     

     

    Quel footballeur préférez-vous et quel footballeur aimez-vous le moins ?

     

    “(Il réfléchit) J’adore Bastian Schweinsteiger, du Bayern. Il est très, très fort. Défensivement, c’est un chien. Offensivement, il met des frappes de 40 mètres dans la lucarne, il sait marquer dans la surface. Il est complet. Le joueur que j’aime le moins ensuite ? C’est plus compliqué, je sais que le métier est difficile (rires). En plus, je ne sais vraiment pas quoi dire alors joker !

     

     

    Suivez-vous les résultats de Ligue 2 ?

     

    “Oui, bien sûr. J’aime le foot et je suis les résultats de la L1, de la L2 et des principaux championnats étrangers.”

     

     

    Comment faites-vous pour gérer votre stress avant les grands matchs ?

     

    “J’ai ressenti du stress lors de mes deux premiers matches. Depuis, il y a en a un peu juste avant les gros matches de championnat ou en Coupe d’Europe. Le reste du temps, il n’y en a pas spécialement, justement parce que j’écoute de la musique avant. Je suis un peu dans mon monde, je me concentre. Quand j’arrive sur le terrain, je me focalise sur ce que je dois faire, sur ce que j’ai envie de faire, sur ce que je dois apporter à l’équipe. Du coup, le stress n’apparaît pas.”

     

     

    Quel est pour toi, le plus beau but que tu aies marqué ?

     

    “(Du tac au tac) Le coup franc à Lens en quart de finale de la Coupe de France. Nous étions en grande difficulté et il fallait marquer rapidement. J’ai réussi à mettre ce coup franc au fond. Il nous a remis à l’endroit et, au final, nous remportons la Coupe de France.”

     

     

    Aimes-tu les films et les séries, si oui, quel est ton style ou tes séries préférées ?

     

    “J’aime bien Dexter. En général, j’apprécie les films de Denzel Washington. Je pense que c’est l’acteur que je préfère. J’aime beaucoup Docteur House. Je regarde aussi les Experts Miami, Los Angeles et tout ça quand je n’ai rien à faire le soir. Comme tout le monde.

     

     

    Pourquoi avoir choisi le n°26 aux Girondins ?

     

    “Il y a deux raisons. D’abord, c’est l’anniversaire de ma copine. J’y ai pensé tout de suite. A une époque, je portais le n°22 et je m’étais blessé au pied. Cela reste un mauvais souvenir. En revenant de Lens, j’avais le choix entre le 22, le 26 et le 5… Je n’allais pas non plus prendre le 5 (sourire) ! Du coup, choix logique, le 26. C’était l’anniversaire de ma copine et je ne voulais pas reprendre le 22.”

     

     

    Aimes-tu d’autres sports que le football ?

     

    Le golf, le beach-volley. On y joue beaucoup quand je vais dans le sud avec mes amis. Je ne suis pas un très bon joueur de golf mais disons que j’arrive à taper dans la balle. Je m’amuse beaucoup avec mon père. Nous aimons bien prendre notre petite voiturette de golf, nous amuser et déjeuner ensemble sur place. Nous sommes tranquilles, au calme. Je suis tout seul avec mon père, on ne parle pas de foot. Les oiseaux, la nature et le golf… C’est parfait. Parfois, cela fait du bien de couper.”

     

     

    Tu es originaire de la région parisienne mais formé à Bordeaux. Te sens-tu aujourd’hui « bordelais » ?

     

    “Oui, je me sens à la fois parisien et bordelais. 50-50 on va dire. Ma jeunesse s’est passée à Bordeaux. La majorité de mes amis sont ici même si j’en garde dans la région parisienne. Mon père est venu s’installer ici. Nous sommes très bien à Bordeaux. Peut-être que ma mère et mon frère nous rejoindront un jour. Mon père et moi, nous sommes très heureux d’être là.”

     

     

    Quel a été l’entraîneur qui t’a le plus marqué depuis le début de ta carrière et celui avec lequel tu as le moins accroché ?

     

    “Depuis le début de ma carrière, j’ai vraiment apprécié deux entraîneurs. Laurent Blanc parce qu’il m’a fait débuter. Il m’a permis de réellement comprendre le métier de footballeur professionnel. Il m’a donné ma chance et m’a permis d’être là où je suis aujourd’hui. Ensuite, c’est le coach actuel, Francis Gillot. Cette année, j’ai réalisé ma première grosse saison avec beaucoup de matches. C’est une saison pleine. L’année dernière, j’aurais pu dire que je ne l’appréciais pas mais tout ce qu’il m’a dit à l’époque était vrai. Je ne me donnais pas à fond, je n’étais pas chalant hein (sourire ironique). J’étais nonchalant sur le terrain. A l’époque, je ne voulais pas le reconnaître. Avec le temps, le recul, j’ai compris qu’il avait raison. Il n’y a qu’à voir ce que j’ai fait cette saison. J’ai fait tout ce qu’il m’a demandé sur le terrain, à l’entraînement et aujourd’hui, je joue. Cela prouve une chose. Quand on accepte les critiques et qu’on écoute, on arrive à ses fins. J’y suis arrivé avec Francis Gillot. Celui avec lequel j’ai le moins accroché, c’est Laszlo Bölöni à Lens. Nous avons eu des petits différents tous les deux. Dès les premiers moments, cela s’est mal passé mais ce n’est pas uniquement de sa faute. Quand je suis arrivé, des gens à l’intérieur du club m’ont un peu cassé. Ils partaient du principe que je me foutais un peu de Lens puisque j’étais uniquement prêté. Pour eux, je moquais de la descente du club en L2. C’était bien sûr totalement faux. Ce n’était pas du tout mon état d’esprit et ce ne sera jamais le cas. Quand je joue pour un club, un maillot, c’est avec le cœur. Je me bats à fond. Nous sommes partis sur de mauvaises bases. On m’a attaqué par derrière et le coach a choisi de les écouter eux plutôt que moi. Ce n’est pas passé et c’est dommage. En fait, je ne peux pas dire que je ne l’apprécie pas. J’ai simplement été déçu qu’il ne m’accorde pas de crédit, qu’il ne m’écoute pas. Il a préféré se fier à des personnes en dehors du groupe qui n’y comprenaient rien.”

     

     

    Cette expérience t’a néanmoins servi ?

     

    “Oui, c’est ce que je disais tout à l’heure, cela m’a fait grandir. Je suis parti tout seul du cocon bordelais et j’ai pris des claques à Lens. Ma famille était à Paris, mon père sur Bordeaux et ma copine ne venait que de temps en temps. Parfois, c’était dur. J’en ai un peu souffert. J’étais tout seul, le coach ne me faisait pas jouer. Je partais avec la CFA et des déplacements avec 500 kilomètres de bus sur certaines rencontres… C’était délicat mais cette expérience a été utile. Je ne l’oublierais pas.”

     

     

    Si tu avais dû faire un autre métier, vers quels domaines serais-tu allé ?

     

    “Je pense que je serais partie vers une carrière militaire ou dans la gendarmerie. J’aime tous les domaines où il y a de l’action. J’aurais aimé faire les commandos. C’est mon truc. Je vais régulièrement m’exercer au tir avec Stéphane de la PJ (Police Judiciaire). Il sera content que je parle de lui (sourire), je lui fais de la pub ! C’est devenu un très bon ami. Nous faisons du tir et j’aime ça ! Je suis peut-être le seul idiot à regarder tous les reportages sur la police. J’aime bien. J’ai déjà fait des tournées avec la BAC (Brigade AntiCriminelle) de Bordeaux. Je pense que je serais parti vers cela, dans l’action en tout cas.”