Obraniak se marie samedi !

    Dans un entretien accordé à L’Equipe aujourd’hui, Ludovic Obraniak avoue avoir eu de la chance… En effet, la finale de TOP14 a décalé la finale de Coupe de France d’un jour, lui permettant de se marier… Car oui, l’ex international polonais se mariera demain, quoi qu’il arrive ce soir.

     

     

    “Deux ans après un premier succès dans cette épreuve, l’excitation est-elle la même ?

    La première fois, il y a toujours une excitation particulière. Là, je ne dirais pas qu’elle est moindre, mais elle est différente. Je me souviens de cette adrénaline et j’ai envie de retrouver ce genre d’émotions.

     

    N’avez-vous pas l’impression d’être favoris ?

    S’il devait y avoir un favori, ce serait nous mais à 55/45. T’as beau avoir terminé nettement devant en championnat, les avoir battus deux fois, sur une finale, ça s’annule. J’espère que notre expérience de la Ligue Europa, et celle de la Ligue des Champions pour certains, nous servira sur le plan mental.

     

    Certes jamais à domicile, vous aurez toujours joué des adversaires inférieurs, hiérarchiquement ou au classement…

    Je ne dirais pas inférieurs. Parfois, quand tu joues une CFA à l’extérieur, c’est presque plus dur qu’une L1 chez toi. On a été chanceux au tirage, mais on a souvent été dos au mur. Et on a su, à chaque fois, se sortir du piège.

     

    Avec la montée en puissance du PSG et de Monaco, la Coupe de France ne va-t-elle pas devenir un lot de consolation ?

    Mais ces clubs vont être très gourmands avec des effectifs qui leur permettront d’avoir deux équipes. Après, l’argent ne fait pas tout. Je pensais que le PSG se serait détaché plus tôt cette saison, et il va falloir que Monaco trouve une identité. Moi, je suis un compétiteur. Je ne me lève pas le matin pour finir quatrième.

     

    Comment juges-vous la saison de Bordeaux ?

    J’ai entendu dire « Bordeaux a fait une saison médiocre ». Les gens ne se rendent pas compte ! Qu’il y ait un débat sur notre niveau de jeu, je peux le comprendre. Mais il faut regarder la réalité en face, celle d’une équipe qui a joué la Ligue Europa à fond, qui est en finale de Coupe de France, tout en ayant fini 7ème en championnat. A part Nice, les équipes devant nous sont meilleures.

     

    La Coupe de France offre aussi une place en Ligue Europa…

    Et je serai heureux de la rejouer ! Je suis content d’avoir rencontré le Dynamo de Kiev, le Benfica Lisbonne, qui te font sortir du train-train de la L1. C’est contre es clubs là que tu progresses.

     

    Il reste néanmoins un écart avec la Ligue des Champions. Est-ce que c’est toujours une priorité pour vous la saison prochaine ?

    Quitte à choisir, je préfèrerais disputer la Ligue des Champions. Mais entre pourvoir et vouloir… Le problème, dans ce métier, c’est que tu ne peux pas toujours faire ce que tu veux. Je serais content de rejouer la Ligue des Champions mais je me contenterai volontiers de la Ligue Europa. J’y ai vécu des moments formidables. Elle est de plus en plus attrayante.

     

    En revanche vous avez décidé de ne plus jouer pour la Pologne. Pourquoi ?

    Je me suis tiré une balle dans le pied, à un an de la Coupe du Monde, mais il y a pour moi des choses plus importantes. Depuis la fin de l’Euro 2012, une nouvelle direction a été prise et elle ne correspond pas à mes valeurs de tolérance et d’ouverture. Je suis clairement pointé du doigt. J’entends des propos discriminatoires, parce que je ne parle pas la langue. J’ai fait beaucoup d’efforts, même si j’ai encore du mal à la comprendre.

     

    Vous n’aviez donc plus le choix ?

    Lors de ma dernière sélection (22 mars, face à l’Ukraine), c’est devenu malsain. Ça m’attriste de leur donner raison d’une certaine manière, mais je n’avais plus la force de lutter. Alors que c’est le football qui m’a rapproché de mes origines, c’est le football qui est en train de m’en éloigner. C’est un crève-cœur et ça me peine pour tous les gens qui m’ont soutenu. Citoyen polonais, je vais continuer à me rapprocher de mes origines, mais ça ne sera plus par le biais du football.

     

    Pour terminer sur une note plus joyeuse, vous auriez prévu de faire la fête samedi, quel que soit le résultats…

    (sourire) Oui, je me marie. Heureusement, le rugby m’a donné une petit coup de pouce en faisant décaler la finale de la Coupe de France le vendredi, sinon j’étais mal ! J’espère pouvoir concilier les deux, comme en 2011, quand j’ai été champion de France et papa dans la même nuit !”

     

    Du coup, l’équipe G4E lui adresse toute ses félicitations !

     

     

     

     

    L’Equipe