ZZ : “Grandi en tant qu’homme ici”

    De passage au Haillan la semaine dernière dans le cadre de ses diplômes d’entraineur, Zinedine Zidane en a profité pour répondre aux questions du site officiel. Voici l’interview de l’une des légendes des Girondins de Bordeaux.

     

     

     

    Bonjour Zinedine. Cette formation est aussi pour vous l’occasion de revenir à Bordeaux. C’est une ville qui a compté professionnellement et personnellement pour vous. Qu’éprouvez-vous lors de votre retour en Gironde ?

    Je ne reviens pas souvent dans la région. Cela me rappelle des souvenirs. Ceux de joueur. Mais, j’ai surtout grandi en tant qu’homme ici. Je me suis marié et j’ai eu mon premier enfant ici. Cela marque.

     

    Sportivement parlant, on ne peut pas éviter de parler de Bordeaux-Milan. Il y a eu beaucoup de bons moments à Bordeaux pour vous. Il est compliqué de résumer votre période bordelaise en quelques mots mais que retenez-vous de votre passage ici ?

    Les gens que j’ai rencontrés sportivement et en dehors m’ont beaucoup apporté. J’aimais bien la région. Les gens étaient très « réservés ». Il y a beaucoup de discrétion. J’aimais bien cette mentalité. On ne se livre pas comme ça. Cela m’allait très bien. J’étais dans mon élément ici. J’ai progressé. Je suis passé de ma formation à Cannes aux Girondins. Bordeaux faisait partie des clubs importants en France. Rolland Courbis m’a fait venir avec Jean-François Daniel et Eric Guérit. J’étais content et me disais que c’était un bon tremplin. Il y’avait la possibilité à Marseille mais j’ai bien fait de venir en Gironde finalement. Même si je suis fier d’être Marseillais, j’étais mieux à Bordeaux.

     

    Vous retrouvez un centre professionnel du Haillan qui a beaucoup changé depuis l’époque où vous étiez joueur. Comment voyez-vous l’évolution du Club bordelais entre ce que vous avez connu et ce qui existe aujourd’hui ?

    Cela a forcément changé un petit peu au niveau des installations. J’aimais bien les vestiaires sous le château (rires). J’adorais ! Je n’y suis pas allé donc je ne sais pas comment c’est maintenant. On s’aperçoit que cela a évolué dans le bon sens. Tout est mis à disposition des joueurs, de l’équipe, pour qu’ils soient performants. Avant, il n’y avait pas tout cela.

     

    Au-delà des installations, ce sont les clubs qui ont véritablement changé depuis votre début de carrière. Comment percevez-vous cette évolution des clubs et du football ?

    C’est logique. Avec les médias, la technologie, tout change et cela va vite. Par exemple Twitter. Je n’y suis pas dessus. Je n’ai pas 70 ans, mais je suis un peu perdu avec ça. J’aime bien avoir un rapport humain avec la personne. Se dire les choses entre quatre yeux… C’est devenu compliqué. Chacun est avec son ordinateur, son téléphone, son casque…

     

    Le fait que chaque déclaration sur Twitter ou Facebook soit tout de suite publique, cela amène des bons côtés pour le public, mais cela peut être vite monté en épingle. Un joueur a de moins en moins le droit à l’erreur sur les réseaux sociaux…

    Oui et puis… ce n’est pas mon truc ! Quand vous faites une réunion et que deux secondes après, quelque chose est sorti parce que c’est bien de twitter… Ce n’est pas ma conception des choses.

     

    Cela veut-il dire qu’il va falloir que les dirigeants ou les entraîneurs luttent contre cela ?

    C’est aussi ces choses-là qu’il faut gérer. Il faut imposer ses règles. Se confronter à cet aspect est aussi intéressant.

     

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