Obraniak : “La logique a été respectée”

    Ludovic Obraniak revient sur la victoire à Bollaert hier soir face à Lens, mais aussi sur le prochain match face à Troyes, l’élimination de Paris, et enfin la situation fiscale de Monaco.

     

     

     

     

    Ludovic, cette qualification pour les demi-finales de la Coupe de France a été acquise dans la douleur à Lens…

    Cela n’a pas été si compliqué que cela. On a eu une première période durant laquelle on s’est mis nous-mêmes en difficulté. En deuxième période, on a repris les choses en main et ça s’est plutôt bien passé. Ils n’ont quasiment pas eu une seule occasion. A part à la fin, où c’est plus ou moins moi qui les relance en ratant mon penalty et sur un ballon anodin où ils reviennent à 3-2. Autrement, en deuxième période, ils n’ont quasiment pas existé. Je crois que la logique a été respectée.

     

    A quoi est dû ce début de match difficile ?

    Peut-être un peu de suffisance. Pourtant, on s’était dit dès le début qu’il fallait faire un début de match assez tonitruant pour pouvoir justement mettre cette équipe, qui était assez jeune, en difficulté. C’est la Coupe de France. Ils mettent toute leur fougue et tout ce qu’ils ont d’entrée de jeu. Et cela s’est vu d’ailleurs, parce qu’en deuxième période, ils manquaient de gaz et de jus. Peut-être qu’on a été un petit peu suffisant aussi. On a perdu les duels. Quand tu perds les duels contre une équipe survoltée avec des joueurs de qualité qui vont vite devant, tu es forcément mis en difficulté. Après, on leur donne quasiment le but. Toutes les circonstances sont réunies pour que le début de match soit un piège. Et nous, avec l’expérience, on devrait savoir gérer ce genre de situation. Il faut croire qu’on a encore du travail à ce niveau-là.

     

    Comment Francis Gillot vous a-t-il remobilisés ?

    Des fois, il nous laisse livrés à nous-mêmes parce qu’il pense que c’est la bonne chose à faire, qu’on est assez grands pour faire notre autocritique et se remettre en cause. Nous sommes sur le terrain donc la révolte doit venir des joueurs. Là, il a senti qu’il fallait un peu pousser de la voix. A la mi-temps, il a recadré certaines choses. Je crois qu’on en avait bien besoin parce que la première période a été d’un niveau nettement en-dessous de ce qu’on doit faire. Cela a été une bonne remise en place à la mi-temps qui nous a permis de redémarrer la seconde période dans une autre configuration, dans un autre état d’esprit.

     

    Êtes-vous satisfait du tirage au sort, avec un déplacement à Troyes en demi-finales (7 ou 8 mai) ?

    C’est abusé. Cela fait un an et demi qu’on n’a pas reçu une seule fois en Coupe de France. Il faudra aller chercher la qualification à Troyes et ce sera un match ô combien difficile, on le sait. C’est vrai qu’on aurait préféré recevoir. Je ne sais pas qui tire les boules… Mais on a la poisse à ce niveau-là. On va jouer notre va-tout sur ce match. C’est sûr que si cela avait été à domicile, cela aurait été un avantage psychologique pour nous. Mais sur une demi-finale, tout est possible. On joue aussi une grande partie de notre saison sur ce match parce qu’il y a l’opportunité de jouer une finale au Stade de France. Avec l’élimination du PSG en plus, cela entrouvre une fenêtre. On se projetait tous plus ou moins sur la finale. Maintenant, la victoire peut éventuellement être un objectif. Ce sera un beau match à jouer contre une équipe qui n’aura quasiment plus rien à perdre. Il faudra mériter le Stade de France.

     

     

    L’élimination du PSG vous donne-t-elle plus de chances d’aller au bout ?

    Si on avait eu la chance de pouvoir jouer contre le PSG en finale, cela nous aurait arrangés parce qu’on aurait eu la place qualificative pour la Coupe d’Europe sans forcément avoir besoin de gagner. Là, du coup, tu es obligé de la gagner si tu veux être européen. Dans tous les cas, il faudra aller au bout de cette Coupe pour avoir le graal, le trophée et la satisfaction de l’Europe derrière. Cela aura d’autant plus de goût. C’est vrai que cette élimination n’était pas prévue.

     

    Comprenez-vous la polémique actuelle autour de l’AS Monaco et son statut fiscal particulier ?

    Ça a toujours été comme ça à Monaco. Je ne vois pas pourquoi cela devrait changer aujourd’hui. Cela laisse l’opportunité à des investisseurs de venir, d’injecter de l’argent dans le football français. Et on fait tout pour que cela n’arrive pas. Mais je peux comprendre les présidents de club. A Monaco, ils ont quand même un avantage sur le marché des transferts avec ce niveau d’imposition bas pour les étrangers. Mais ça ne peut qu’être bon pour le football français, avec les années difficiles qui s’annoncent, ou du moins les mois difficiles. Avoir deux grosses équipes, deux têtes d’affiche comme le PSG ou Monaco, qui peuvent te représenter sur la scène européenne et attirer les médias, les investisseurs sur le championnat de France… Ça peut permettre de garder un œil sur le championnat de France. Sinon, avec les nouvelles taxes, la crise, ce championnat va mourir.

     

    Mais Monaco pourrait avoir un réel avantage sur le plan sportif par rapport aux autres équipes…

    Moi, je fais ce métier pour me confronter aux plus forts. Si demain, tu fais venir Falcao ou je ne sais qui à Monaco, avec Ibrahimovic à Paris et d’autres joueurs, quel plaisir de pouvoir rencontrer ces joueurs ! Ce n’est pas donné à tout le monde dans une carrière, donc moi je vois plutôt ça d’un bon œil plutôt que d’un œil jaloux. Je crois que c’est plutôt positif pour tout le monde.

     

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