Henrique : “J’ai encore faim”

     

    Si vous aviez des doutes quant aux motivations de nos joueurs pour la Ligue Europa, Henrique va vous démontrer le contraire. Voici l’interview de notre défense brésilien aujourd’hui dans L’Equipe.

     

    «Henrique, ce huitième de finale retour contre Benfica (1-0 à l’aller pour les Portugais) est-il le match le plus important de la saison ?

    Oui ! Peut-être que ce sera notre dernier match en coupe d’Europe, c’est celui qui peut aussi nous ouvrir les portes des quarts de finale. Je pense que le stade sera plein, avec beaucoup de supporters portugais aussi. Ce sera le match de l’année.

     

    Benfica est un grand d’Europe, vous avez perdu le match aller mais on vous sent confiant…

    Même si on a perdu, cette défaite nous laisse de l’espoir. On a nos chances. On a bien joué, contre une superbe équipe avec l’expérience de la Ligue des champions. On a pris un but malchanceux mais le contenu a été bon. Ca laisse un match ouvert et si on garde la même philosophie de jeu que là-bas, on aura la possibilité de marquer car je suis sûr que Benfica aussi va jouer.

     

    Un peu lâché en championnat, on redoutait que Bordeaux ne privilégie la L1 mais ce n’a pas été le cas…

    Oh non, cette coupe d’Europe est très importante pour nous. On la considère comme notre Ligue des Champions. Quand on a dit qu’on s’était battu pour la jouer et que ce n’était pas pour la laisser tomber après, ce n’était pas que des mots. C’est ce qu’on ressent. La qualification en barrages au terme d’un match retour complètement fou contre l’Etoile Rouge de Belgrade (0-0, 3-2) a aussi été importante dans notre parcours.

     

    C’est-à-dire ?

    Au départ, on pensait que ce tour préliminaire serait plus facile. Le match à Belgrade nous avait surpris. Le retour, c’est comme un film américain ! On a gagné dans les arrêts de jeu, sur pénalty, après avoir joué à dix (expulsion de Maurice-Belay). On est passé par tous les états, qualifiés, éliminés, qualifiés ! C’était incroyable, fou, vraiment. On en parle souvent entre nous, on le prend en exemple et ça me fait toujours quelque chose d’y penser.

     

    Quel que soit le résultat, vous avez atteint votre objectif ?

    Ah mais non ! J’ai entendu qu’un coéquipier (C. Carrasso) avait dit que les huitièmes de finale atteints, jouer Benfica c’était du bonus, la cerise sur le gâteau. Je ne pense pas du tout comme ça, j’ai encore faim ! Je veux qu’on se souvienne de nous. Bordeaux est critiqué pour son jeu mais on montre qu’on est toujours là. Déjà, Lyon et Marseille sont éliminés, il ne reste que nous. C’est une grande fierté d’être le dernier club français. On nous regarde d’une manière différente. Bien sûr, pour les étrangers, en France il y a Paris mais il y a aussi Bordeaux !»

     

    L’Equipe