NDT : “M6 affiche des résultats robustes”

     

    Petite interview aujourd’hui dans Le Figaro de Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, qui dévoile quelques chiffres de 2012 sur la petite chaine qui monte… Vous allez voir que tout va bien à M6, et que les Girondins ne sont vraiment pas une priorité…

     

     

    En 2012, le groupe M6 publie un chiffre d’affaires en léger retrait et un résultat en baisse de 6%. Quelle est votre analyse?

    Le groupe M6 affiche des résultats robustes malgré un environnement dégradé. Le marché publicitaire a reculé d’environ 6% et nos chaînes, y compris M6, ont réalisé de meilleures performances que le marché. L’année 2013 devrait être encore plus difficile puisque nous anticipons une nouvelle baisse de 7% du marché. Notre objectif est de toujours faire mieux grâce à un modèle économique qui a prouvé son efficacité. En télévision, nos chaînes se portent bien et ne cessent de gagner des parts de marché publicitaire malgré la multiplication des chaînes de la TNT. Et, par ailleurs, le groupe s’est affranchi du strict modèle publicitaire grâce à ses diversifications. Nous tirons 40% de nos revenus de ces diversifications dont les droits audiovisuels, M6 Web et la vente à distance. Ces activités ont une bonne rentabilité, par exemple M6 Web aura réalisé plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un résultat de plus de 36 millions d’euros.

     

    Vous distribuez un dividende exceptionnel. N’aurait-il pas été préférable d’investir dans de nouveaux projets?

    Nous avons actuellement une trésorerie excédentaire de près de 400 millions d’euros. Après distribution d’un dividende de 0,85 centime ainsi qu’un dividende extraordinaire de 1 euro, nous conserverons une trésorerie nettement positive avec un endettement nul. Notre capacité d’investissement est intacte pouvant aller jusqu’à 300 ou 400 millions d’euros. Comme il n’y a pas d’opportunité d’investissement actuellement dans la télévision en France, nous privilégions le développement interne aux opérations de rachat, ce qui constitue depuis longtemps notre politique et qui explique notre haut niveau de trésorerie. Aujourd’hui, nous souhaitons investir notamment dans la création d’une chaîne de téléachat qui permettrait de créer en France près de 500 emplois. Je tente de convaincre le CSA, les parlementaires et même le ministère de l’Industrie! Nous sommes prêts à investir massivement dans ce secteur. Nous souhaitons aussi développer notre pôle de production audiovisuelle à travers notre société Studio 89 qui est même prête à travailler pour nos concurrents! Je pense que tout grand groupe audiovisuel doit avoir une filiale de production performante. Nous envisageons enfin des acquisitions de sociétés Internet. Mais, dans ce domaine, il faut être très sélectif.

     

    L’audience de M6 a baissé en janvier en raison d’échec d’émissions de coaching. Envisagez-vous des changements?

    Même si la télévision se mesure chaque jour, regardons les tendances: la chaîne M6 est la chaîne historique qui résiste le mieux à la multiplication des chaînes. En outre, pris dans son ensemble, le mois de janvier a été bon pour les audiences du groupe. La chaîne W9 confirme son statut de leader de la TNT malgré une concurrence renforcée. 6Ter s’est imposée comme la première des six nouvelles chaînes de la TNT lancées le 12 décembre. Quant à M6, toutes les marques fortes de la chaîne (Capital, Top chef, Scènes de ménages ou le 19h45, NDLR) progressent. Son audience a baissé à cause de quelques soirées dont la diffusion de la trilogie Millenium mais aussi de deux formats de coaching que nous avons testés profitant du creux publicitaire du mois de janvier. Mais je continue de croire dans ce type de format. De nouveaux programmes seront à l’antenne au printemps et je ne doute pas qu’ils seront de grands succès! En tout état de cause, le développement de notre modèle assis sur trois chaînes prouve ici toute son efficacité dans un marché de la télévision très bataillé.

     

    La concurrence vous obligera- t-elle à augmenter les coûts de grille?

    Cette année, nous augmenterons très sensiblement le coût de grille de W9 et le ferons également pour 6Ter au fur et à mesure que son audience progressera. Quant à la chaîne M6, nous stabiliserons le coût de grille à environ 350 millions d’euros par rapport à l’année 2012. Depuis 2005 et le lancement de la TNT, l’audience du groupe M6 a progressé de 2 points, quand celle de TF1 a reculé de 4,3 points. L’audience de M6 représente déjà 75% de l’audience utile de TF1 entre 18 heures et 24 heures. Ce n’est donc pas le moment de réduire les investissements même si le marché est difficile.

     

    Les chaînes payantes souffrent. Allez-vous conserver Paris Première?

    C’est précisément parce que nous sommes conscients des difficultés de la télévision payante que nous avons anticipé en demandant au CSA le passage de Paris Première en TNT gratuite. Cela nous a été refusé et nous avons fait un recours. En attendant, Paris Première reste une marque forte et notre chaîne payante Teva, bien positionnée, se porte très bien.

     

    Le Figaro