Triaud : “Je trouve ça jouissif”

    Jean-Louis Triaud était l’invité du Club sur Bein Sport, à 19h. De nombreuses questions lui ont été posées par Alexandre Ruiz ou encore Sonny Anderson. Le très critiqué 3-5-2, l’ambition des Girondins en Europa League, Marouane Chamakh, Valentin Vada, ou encore l’avenir aux côtés de Monaco et surtout du PSG, tout a été abordé.

     

     

    Le premier sujet abordé est celui de son arrivée au club.

     

    “C’était du pur hasard. J’avais une activité principale qu’est la viticulture, et en 1992, on m’a demandé d’intégrer le Conseil d’Administration à cause des soucis financiers rencontrés par le club. A son départ, Alain Afflelou m’a auto-proclamé président, et ça fait 16 ans que ça dure. Je m’amuse. Je participe un peu au haut-niveau sans jouer, par procuration. C’est excitant.”

     

     

    Ensuite, vient une question sur l’échec Jean Tigana.

     

    “J’étais certain de mon choix. On pouvait continuer avec lui (après la 7ème place). La mayonnaise n’a pas pris malheureusement. On aurait pu démarrer du pied droit, mais on a démarré du pied gauche. Jean reste un homme carré, sérieux et talentueux.”

     

     

    Un des consultants, Claude Askolovitch, revient sur le fait que Triaud est le seul président de club bénévole et donc, non-salarié.

     

    “C’est un choix. Je veux pouvoir partir lorsque j’en aurai envie. Quand je discute avec un club pour un transfert ou avec un joueur pour une prolongation de contrat, je le fais pour le club et dans le seul intérêt du club. Je ne le fais pas pour moi. Je peux ainsi parler franchement et clairement, c’est un avantage et un luxe.

     

     

    “Bordeaux a-t-il les moyens de jouer sur deux tableaux ?”

     

    “Je dirais même qu’on joue sur quatre tableaux (rire). Dans l’effectif il y a des joueurs qui jouent peu. Je pense à Chalmé, Poko ou encore Traoré. Il y a de quoi faire. Après il y a un onze-type. On a une base mais d’autres joueurs doivent participer. Certains joueurs jouaient peu l’année dernière et ont répondu présent pendant la préparation estivale. (A propos de Sertic) J’ai oublié son nom… Il y a aussi Fahid Ben Khalfallah. Il a de l’amour propre, de la fierté. Il voulait revenir plus fort et a fait un début de saison plus que satisfaisant. Malheureusement, il s’est blessé… Il est clair que si l’on enchaîne les blessures ce sera compliqué.”


     

     

    Sur l’objectif du club en Europa League :

     

    “On a les moyens de se qualifier derrière Newcastle. Je ne sais pas si il y a un système de têtes de série. Cela dépend aussi du tirage. On peut aller jusqu’en huitième, voire quart. Il faut aussi rappeler que les reversés de la Ligue des Champions arrivent en seizième… C’est compliqué si tu te prends une très grosse cylindrée. En Ligue des Champions, le 4ème est un peu un truffe alors qu’en Europa League, il y a beaucoup de bonnes équipes.”

     

     

    De (très) gros investisseurs sont arrivés en France, on le sait ; à Monaco et surtout au PSG. JLT réagit :

     

    “Avec Monaco et les Russes, ou encore Paris et les Qataris, cela semble difficile d’être champion à l’avenir. A part un accident de temps en temps… En Espagne, combien de fois le titre a-t-il échappé au Barça ou au Real ? Une fois en vingt ans avec Valence ! A Bordeaux, on est content comme on est. On peut aussi s’amuser sans être champion ! Et puis, c’est un gros challenge. Si Paris est champion de France en dépensant 30 millions en été, moi, je ne vois pas où est le plaisir.”


     

    Un sujet récurrent alimente les rumeurs au Haillan depuis 2010 : le retour de Marouane Chamakh. JLT a mis les choses au point.

     

    “Sans parler de football, il est heureux à Londres. Il n’est plus sur les feuilles de match depuis un moment. Il ne demande rien. Aucun journal ne parle de lui. Je ne sais pas. Il y a eu un traitement un peu surprenant avec Marouane. Lorsqu’il a remplacé Robin Van Persie, il a marqué plus de dix buts je crois… Je ne comprends pas trop. Il y a des choses qui m’échappent. Il semble heureux à Londres et voilà…”

     

     

    Bordeaux est invaincu mais ne joue pas très bien depuis quelques matches. Son système, le 3-5-2, est sous le feu des projecteurs et cela fait bien rire JLT.

     

    “J’entends, par-ci par-là, que l’on ne s’amuse pas avec Bordeaux… Mais peu importe ! On ne joue pas pour s’amuser, mais pour gagner ! ” Sur les possibles critiques des supporters bordelais : “Le jour où l’on en a mis deux à Lyon, je pense qu’à Bordeaux personne n’a dit “on se fait c****” ! Je trouve cela jouissif d’être plus intelligent que l’adversaire, de bien défendre. On joue en fonction de l’adversaire. Si l’adversaire est supérieur, on s’adapte en essayant d’être plus intelligent et de les contrecarrer.”

     

     

    Au sujet de Valentin Vada :

    “Ce garçon a un passeport italien. C’est un dossier en cours. Qu’est ce qui compte le plus ? La territorialité du club ou l’origine du joueur ?!? Il vient d’un centre de formation que l’on aide (Proyecto). Ce sont ses parents qui ont décidé de venir en Gironde. C’est vrai qu’il a un gros potentiel, mais il n’a que 16 ans… Attendons. Des Messi, il n’y en a qu’un. Pour la décision finale, il y en a encore pour un mois”.

     

     

    Enfin, il s’est exprimé sur l’Equipe de France et le prochain choc contre la Roja :

     

    ” (Ironique) On va aller à Madrid pour leur mettre une raclée et leur donner une leçon de football. Non sérieusement, il faut soutenir la sélection française. Il faut faire avec nos armes. Si c’est vilain, peu importe. Il faut aller là-bas pour tout donner et essayer de gagner. Dans cette équipe, il y a des garçons de qualité, de talent, mais en dehors d’Hugo Lloris et Ribéry, il n’y a personne qui peut faire la différence, que ce soit par le jeu ou le caractère. Ca manque d’un caractère fort. Avant il y avait des Deschamps, des Blanc, des Petit… Aujourd’hui j’ai l’impression qu’il n’y a personne pour mettre un coup de pied au cul à tout le monde”