Derrien : “Pas de mauvais procès”

    Egalement au coeur d’une polémique au sujet de décisions arbitrales contestables lors d’une confrontation entre les Girondins de Bordeaux et l’Olympique Lyonnais il y a quelques années, Bruno Derrien s’est exprimé au sujet du cas de Christophe Capelli, assistant de Laurent Duhamel au stade Gerland, qui a jugé que le but d’Alexandre Lacazette n’était pas valable. La polémique à ce sujet enfle depuis hier soir, et plus particulièrement son lien avec la région bordelaise. Voici les propos de l’ancien arbitre français.

     

     

     

    Bruno, deux décisions arbitrales ont fait beaucoup parler ce week-end sur les pelouses de Ligue 1. La première, c’est l’égalisation de Lacazette pour Lyon face à Bordeaux (0-2), un but refusé car l’arbitre a estimé que le ballon était sorti sur le corner alors que ce n’était pas le cas. Quel est votre sentiment ?


    A partir du moment où l’arbitre assistant lève son drapeau, M. Duhamel ne peut pas faire autrement que de le suivre, parce qu’il est placé sur la ligne de but. Après, c’est vrai que les images sont dures… Elles sont dures pour M. Capelli, que je connais. C’est un garçon honnête, et il ne s’agit pas de remettre en doute sa probité.

     

    Le problème soulevé par Sud-Ouest, c’est que Christophe Capelli a été président du district Gironde-Atlantique…


    Il était président de ce district depuis quelque temps, il s’occupait du football amateur. Mais depuis un an, il était conseiller technique en arbitrage dans la Ligue Atlantique, dont il est salarié. Il est domicilié à Nantes, et il avait gardé sa fonction de président de district jusqu’au terme de son mandat. Lors des dernières élections, il n’était pas candidat. Moi qui connais l’homme, je peux vous assurer qu’il est honnête.

     

    Pour vous, il n’y a donc aucune polémique ?


    Ne lui faisons pas de mauvais procès. Il s’est trompé et doit être malheureux en revoyant les images. Il avait été mon assistant sur certains matches, et je n’ai pas envie de l’accabler. Moi aussi, j’ai raté un Bordeaux-Lyon… Je sais ce que c’est, et ça m’a coûté très cher. Donc je ne veux pas donner de leçon à quiconque sur ces rencontres-là, qui sont compliquées à arbitrer. Il y a d’ailleurs eu beaucoup de coups de coude dans cette partie.

     

    Mais que penser du choix de la DNA, qui l’a désigné pour ce match-là ?


    Disons que le choix de la DNA est maladroit, parce que ça le met dans la difficulté et dans l’embarras si jamais il se trompe. Ça laisse éventuellement la porte ouverte à de vaines polémiques, à de vaines querelles. Mais si tout s’était bien passé, on n’en aurait pas parlé. Et puis, c’est parfois difficile. Par exemple, prenez le cas d’un arbitre militaire qui a passé vingt ans de sa vie à Marseille puis qui est allé en Lorraine, avant d’être muté en Gironde et de terminer sa carrière à Toulouse. Ça voudrait donc dire qu’il ne peut plus arbitrer Marseille, ni les clubs lorrains, ni Bordeaux, etc… En gros, il n’arbitre plus. Pendant longtemps, on ne pouvait pas arbitrer des équipes de sa Ligue, mais la règle a changé. Désormais, on peut arbitrer un club de sa Ligue, mais pas de son district. Ça n’en reste pas moins délicat.”

     

     

     

    Source: Sport.fr