L’analyse de Marius

    Comme avant chaque match, Marius Trésor nous donne son avis sur l’adversaire des Girondins. Il évoque ensuite le match de dimanche où les Girondins se déplaceront à Saint-Etienne, dont le résultat sera capital. Il revient sur la saison Bordelaise qui a été pour le moins stressante. Il reste tout de même confiant à une qualification en Europa League pour la saison prochaine même s’il regrette que les joueurs ne se soient pas mis à l’abri avant.

     

     

    Marius évoque les enjeux de la dernière rencontre

     

     

    Bonjour Marius ! Quel regard portes-tu sur la saison des Girondins ? Pouvons-nous parler d’une « drôle de saison » ?

     

    (Rires) C’est vrai, c’est une drôle de saison. Avant ce déplacement à Saint-Etienne, nous constatons que Bordeaux termine la saison en boulet de canon. Nous restons sur cinq victoires consécutives, bien que la dernière contre Lorient ait été acquise dans la douleur… Quand nous regardons ces bons résultats, nous ne pouvons que regretter certains points perdus plus tôt dans la saison. Je pense aux deux nuls contre Ajaccio et Dijon à domicile par exemple. Deux victoires nous auraient confortablement installés à la cinquième place. Or, ce n’est pas le cas ! Il faut donc aller chercher un résultat à Saint-Etienne et gagner. Ce ne sera pas simple. Mais je pense que nous avons une petite revanche à prendre puisqu’ils sont venus nous battre à Chaban-Delmas en début de saison.

     

     

    As-tu senti un changement de mentalité des joueurs lors de la trêve hivernale ?

     

    Je ne sais pas ! C’est vrai que les résultats sont là. Il ne faut pas oublier que Bordeaux était le premier reléguable avant de se déplacer à Ajaccio en première partie de saison. Aujourd’hui, Bordeaux est à la cinquième place et potentiellement européen. Avec un peu plus de réussite lors de la phase aller, nous pourrions aujourd’hui jouer une qualification pour l’UEFA Champions League… Nous avons laissé beaucoup de points en route et ils nous font mal aujourd’hui ! Il y a de quoi se taper la tête contre le mur. Parfois, certaines décisions arbitrales nous ont également été préjudiciables. C’est vrai aussi que nous avons parfois eu plus de réussite, comme à Lille (victoire 4-5 de Bordeaux, NDLR). Mais dans l’ensemble, nous pouvons regretter un certain manque de rigueur sur certains matches. C’est dommage, car Bordeaux aurait pu, sans faire une saison extraordinaire, être confortablement installé parmi les cinq premiers.

     

     

    Dans quelle mesure l’arrivée de nouveaux joueurs a-t-elle changé la donne lors du mercato hivernal ?

     

    Mariano est arrivé sur le côté droit. Il est plein de jus et participe énormément offensivement ! C’est un jeune joueur, peu calculateur, qui ne cherche pas à s’économiser. Quand tu es plus jeune, tu cours partout ! L’arrivée de Ludovic Obraniak a également donné plus de possibilités à Francis Gillot. Avec Maurice-Belay, ils sont tous les deux gauchers et peuvent surprendre l’adversaire en permutant de gauche à droite et inversement. De plus, Benoît Trémoulinas aime bien participer au jeu sur ce côté gauche. Le fait de défendre à cinq, avec trois centraux, permet aux deux joueurs de couloir, Trémoulinas et Mariano, de pouvoir beaucoup plus participer. Lorsqu’un joueur monte, la défense coulisse et s’adapte derrière pour rester à quatre. Cela reste en place.Ce système fonctionne très bien avec un bon milieu défensif devant la défense. Mais le dispositif dépend de l’animation. Les joueurs doivent comprendre cela. Tout est une question d’animation. Lorsque nous n’avons pas le ballon, il faut se replacer et faire les efforts nécessaires pour rester solides collectivement. Une fois que le ballon est récupéré, il faut pouvoir se porter vite vers l’avant. Francis Gillot a beaucoup parlé avec ses joueurs. Ce dispositif-là a permis à Bordeaux de se refaire une santé. Mais cela n’empêche pas l’équipe de repasser à quatre défenseurs parfois. C’est l’intelligence des joueurs qui permet à un dispositif de fonctionner.

     

     

     

     

    Les Girondins ont la quatrième meilleure défense du championnat…

     

    Sans une bonne défense, nous ne pouvons pas prétendre jouer les premiers rôles ! Même avec une attaque canon. Prenons l’exemple d’Evian : ils possèdent une excellente attaque et marquent beaucoup de buts. Mais ils ont également encaissé beaucoup de buts… Il leur manque la défense ! Leurs attaquants sont des tueurs, ils ne loupent pas leurs occasions. Sauf contre Bordeaux, Evian cherche toujours à marquer et termine rarement sur un nul. Avec une défense plus solide, cette équipe pourrait viser plus haut.

     

     

    Une équipe avec la défense de Bordeaux et l’attaque d’Evian serait intéressante…

     

    (Rires) Ah oui ! Ce serait pas mal ! En première partie de saison, nous avons eu du mal à concrétiser nos occasions. Nous aurions dû marquer plus de buts.

     

     

    Si les Girondins gagnent à Saint-Etienne, ce sera une bonne saison pour Bordeaux…

     

    Si nous ne nous qualifions pas pour l’Europa League, cette saison resterait en travers de la gorge… (Rires) En analysant tous les matches, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que c’est dommage. Nous aurions pu intégrer les cinq premières places avant et nous déplacer à Saint-Etienne bien plus tranquilles. Nous sommes passés à côté des deux coupes et l’équipe a ensuite connu un petit passage à vide. Il manquait quelque chose pour aller plus loin. Nous avons eu du mal à garder les résultats en fin de match. Finalement, les Girondins sont revenus petit à petit. Malgré un mois de février difficile, nous avons pris des points et entamé notre remontée au classement. A l’arrivée, pour l’instant, Bordeaux est cinquième et sera européen en cas de bon match dimanche.

     

     

     

     

    Bordeaux s’est parfois compliqué la tâche…

     

    Oui, trop !

     

     

    … Mais nous avons droit à une très belle affiche dimanche !

     

    Ah oui ! C’est une fin de saison palpitante ! Nous avons eu l’habitude de connaître des fins de saison sans suspense dans le passé… Le titre, les places européennes, tout était acquis à plusieurs journées de la fin ! Je pense notamment à la période de domination lyonnaise. Je trouve que cela donne du crédit au championnat français de devoir attendre la dernière journée pour connaître le classement ! C’est extraordinaire ! Nous avons d’ailleurs un pari en cours avec Philippe Lucas… Si Montpellier est champion, il doit m’offrir une bonne bouteille de vin. Si Paris est champion, je dois lui offrir une bouteille de bon rhum. Comme vous le voyez, c’est un pari important ! Pour le football, je suis satisfait de cette fin de saison. Si Montpellier est champion, je serais content. Cela montrerait que parfois, le collectif passe avant les individualités.

     

     

    source: girondins.com