Belay “Jouer les trouble-fêtes”

    Voici l’interview complète de Nicolas Maurice-Belay paru sur RMC. Comme dit précédemment, il revient sur la méthode et le discours de Francis Gillot dont les joueurs adhèrent. Les Girondins veulent jouer les trouble-fêtes et pourquoi pas finir dans les places européennes. Ce qui se passe en ce moment lui rappelle la bonne série que Sochaux avait fait l’année dernière.

     

     

     

     

     

    Nicolas, Brad Gilbert, un joueur de tennis américain, avait écrit un livre qui s’appelait « Gagner

    moche » (« Winning ugly »).Est-ce un peu ce qu’il s’est passé face à Lyon (1-0), dimanche ?

     

    Oui, on peut le dire. On avait mis la barre haut face à Lille (victoire 5-4) avec plein de rebondissements. Cette fois, on a gagné d’une autre manière. Lyon n’a pas montré grand-chose offensivement, c’est pour ça que ça n’a pas donné un match spectaculaire. A la base, aucune équipe ne voulait prendre de but. Ça a créé beaucoup moins d’actions offensives.

     

     

    Vous attendiez-vous, en tant que joueur offensif, à disputer un match si défensif comme l’avait prédit Francis Gillot dans son discours d’avant-match ?

     

    C’était un discours important surtout quand tu  prends quatre buts à Lille. Au niveau comptable, on était dans une  situation où on pouvait rattraper tout le monde. C’est vrai que dans le  contenu, ce n’était pas trop ça. En ce moment, on essaie d’être le plus  efficace possible avec tous les points qu’on a perdu en début de saison.  On essaie de les récupérer. Même si c’est en gagnant moche !

     

     

    En tant que joueur offensif, prenez-vous du plaisir ?

     

    C’est un  grand mot. Quand tu joues à un poste offensif, tu es frustré parce que  tu n’as pas de situations que tu affectionnes. Il y a aura des matches  pourris, c’est sûr, mais jouer 38 matches comme ça, à un moment tu  satures ! Avec « Yo » (Yoan Gouffran), on a quand même la mentalité de  vouloir défendre et d’aider le collectif. C’est bien qu’on fasse douter  tout le monde. Tout le monde nous avait un peu oubliés. On espère jouer  les trouble-fêtes jusqu’à la fin de saison et pourquoi pas dépasser tout  le monde sur la ligne d’arrivée.

     

     

     

     

    Cela faisait deux ans et demi que Bordeaux n’avait pas aligné trois victoires consécutives en championnat. Quel est votre discours en ce moment ?

     

    Il  faut faire attention. Même si ce n’est pas exceptionnel dans le  contenu, c’est bien de garder ce qu’on fait même si ça ne met pas en  valeur certains joueurs. Il faut prendre le plus de points possibles,  c’est ce qui nous fait gagner en ce moment et qui nous amènera en Coupe  d’Europe. On a battu des équipes comme Toulouse, Lille et Lyon de cette  manière. On essaie de garder cette ligne de conduite en étant très  sérieux, rigoureux, et en faisant les efforts les uns pour les autres.  On a un maximum de réussite en ce moment aussi.

     

     

    Francis Gillot a-t-il guéri Bordeaux ?

     

    Il ne peut pas réussir  du jour au lendemain. Lors des premiers matches, c’était normal que ce  soit un peu difficile. C’était un nouveau groupe pour lui. L’équipe  était en difficulté la saison d’avant. En très peu de temps, il a montré  ce qu’il savait faire. Certains l’ont critiqué pour ses choix tactiques  en mettant un 3-5-2 en place. Mais on a vu les résultats. Avec une  nouvelle tactique, on remonte au classement et on fait taire les  critiques.

     

     

    Quelle est la principale qualité de Francis Gillot ?

     

    C’est  quelqu’un de très travailleur. Il arrive à convaincre une équipe qu’elle  peut battre n’importe qui tant qu’elle fait bien les choses. Au départ,  il a laissé faire avant de dire stop et de faire à sa manière. Ça a  marché et c’est très bien.

     

     

    Trouvez-vous des similitudes entre cette série avec Bordeaux et la fin de saison dernière de Sochaux (7 victoires, 2 nuls, 1 défaite lors des 10 derniers matches) ?

     

    Oui, ça me rappelle cette période. On pense terminer 9e ou 10e et qu’il ne reste plus d’enjeux. Et d’un coup, on se met à gagner et  les autres perdent. Il y a un facteur chance, mais on la provoque parce  qu’on fait ce qu’il faut sans faire de bruit. Il reste 14 journées. On  aura le droit à des petites erreurs. Mais pas beaucoup. Ça peut bien se  terminer.

     

     

    source: rmcsport.fr