Carrasso “Usant pour les nerfs”

    Héros lors de la qualification des Girondins face à Créteil, Cédric Carrasso revient sur la rencontre, et les nombreuses carences montrées par ses coéquipiers dans ce match.

     

     

    Cédric, Bordeaux s’est qualifié au terme de la séance de tirs au but. On imagine que ce scénario est usant pour les nerfs…

    Un peu, oui. Depuis le début de l’année, on a disputé 3 matches et c’est un peu le même scénario à chaque fois. Donc c’est un peu difficile. Il y a eu un petit peu de frustration pendant la prolongation, car à chaque fois, on peut tuer les matches, on a les occasions… Et on rate beaucoup d’opportunités je trouve. Là, c’est encore à l’arraché. Ça passe, tant mieux. Mais il faut voir quand même ce qu’il y a à améliorer.

     

    Que vous manque-t-il en ce moment ?

    On a la maîtrise jusqu’à ce qu’on marque. Depuis trois matches, dès qu’on marque un but, peu importe l’équipe qui est en face, on n’est plus lucide, on est fébrile. Et on subit contre n’importe quelle équipe ! Aujourd’hui, je pense que c’est le point à améliorer. Pourquoi est-on capable de le faire jusqu’à ce qu’on marque ? Et pourquoi on souffre autant après ?

     

    Sur un plan personnel, c’est tout de même une bonne soirée pour vous avec notamment ces deux arrêts lors de la séance de tirs au but…

    Je me sens bien. Après, j’aurais préféré qu’on gagne à la 88e minute avec ce penalty (Ndlr : raté par Sertic) ou encore avec l’occasion à la 90e (de Maurice-Belay). Les penalties, il y a des jours où ça passe et d’autres où ça ne passe pas. Là, ça fait deux fois que ça passe (Ndlr : Bordeaux s’était déjà qualifié à l’issue de la séance de tirs au but au tour précédent à Saint-Etienne). C’est bien, mais c’est très usant pour les nerfs. Moi, là, je suis lessivé. Ce sont des matches qui te restent en travers. Après, l’important c’est la qualification. A partir d’aujourd’hui, on est en 8es de finale. Là, on va dire que ça commence à être intéressant.

     

    Malgré tout, la dynamique est plutôt bonne avec deux qualifications en Coupe de France, une victoire en Ligue 1…

    Oui, il y a du positif aussi. Il y a beaucoup de positif par rapport au début de saison, c’est clair. Mais il y a ce manque de maîtrise des émotions une fois que l’on mène au score. On va essayer de revoir ça.

     

    Créteil n’a-t-il pas joué aussi un rôle dans ce manque de maîtrise ?

    Cédric Carrasso : Je pense que ça vient de nous au départ. Quand tu prends un ascendant psychologique dans un match avec un but, normalement l’équipe adverse a toujours un moment de flottement où on a l’occasion de les bousculer. On aurait dû voir un Bordeaux beaucoup plus agressif, capable de récupérer les ballons pour faire douter cette équipe de Créteil. Au contraire, on a vu que d’entrée, on était sur le reculoir. Ce n’est pas normal !

     

    On vous a senti personnellement lassé par toutes les occasions manquées au fil de la rencontre…

    Cédric Carrasso : Non, ce n’est pas de la lassitude. Mais c’est usant comme je le disais tout à l’heure. Tu n’es jamais lassé. Je sais que ce n’est pas facile de mettre un but, mais il faut resituer le contexte. On a vécu un 32e de finale compliqué, un match en championnat compliqué la semaine dernière (face à Valenciennes, 2-1). Parfois, quand tu es gardien, tu as envie d’être soulagé. Ça te ferait plaisir d’être soulagé et d’éviter la prolongation et les tirs au but. Mentalement surtout. Après, j’aime gagner. Je ne suis jamais content quand on ne gagne pas… Ou qu’on ne marque pas.

     

     

    Source: Sport24