Gillot n’est pas surpris

    Quittant la Franche Comté l’été dernier, Francis Gillot fera son retour à Sochaux dimanche prochain. L’ancien entraîneur sochalien s’est confié à l’Est Republicain sur son arrivée aux Girondins de Bordeaux, mais également sur son départ de Sochaux.

     

     

     

     

    Vous étiez préparé à être vite en première ligne ?

     

    Oui. J’arrivais dans un club en difficulté, qui avait perdu beaucoup de joueurs. Je n’ai pas été surpris. Il fallait travailler, rectifier certaines choses. Je n’ai pas fait le mauvais choix, au contraire.

     

    Vos sorties médiatiques épicées avaient quel but ?

     

    Il fallait changer certaines habitudes, l’état d’esprit. On a ajouté des décrassages les lendemains de matchs, on a beaucoup travaillé. Ça commence à payer.

     

    On s’embourgeoisait ?

     

    Quand on est champion, on a tendance un petit peu à s’endormir. Les joueurs qui ont contribué le plus au titre ne sont plus là. Il restait les bons soldats mais pas ceux qui faisaient gagner les matchs. Un nouvel entraîneur doit faire passer ses idées, modifier les comportements. J’ai été aidé par le staff, le club aussi. À un moment, on sent l’adhésion et entre gens de bonnes volontés, ça se passe bien.

     

    Votre mercato a commencé avec Mariano. Et Erding ?

     

    Non, c’est trop cher.

     

    La rumeur surréaliste Davies ?

     

    Non, non.

     

    Vous êtes surpris des difficultés de Sochaux ?

     

    Oui. On restait sur une bonne saison. Quand on finit 5 e, on attend une continuité. Après il y a tellement de paramètres qu’on ne maîtrise pas.

     

    Sans exhumer trop de choses, le contexte de votre départ…

     

    C’était une réflexion mûrie. J’ai dit au président au mois d’avril que j’allais partir. J’ai lu qu’il n’était pas au courant. Mais je le lui ai dit deux fois et une fois à Manu Desplats. J’ai des témoins. Il ne m’a pas cru mais quand je dis quelque chose… Je suis arrivé, le club était mal financièrement et au niveau sportif. Je pars avec l’Europe, un excédent financier, et avec des joueurs qui ont une grosse valeur marchande. J’ai fait mon boulot.

     

    Vous auriez géré comment les épisodes sochaliens de l’été ?

     

    Pas concerné ! Il faut être dans le club pour gérer ça.

     

    Ça arriverait à Bordeaux ?

     

    Il faut anticiper. Je ne sais pas pourquoi ils voulaient partir. Peut-être qu’ils demandaient une revalorisation qui leur a été refusée ? C’est du psychologique. Un entraîneur et un président doivent régler ça en amont. Quand c’est parti, c’est trop tard…

     

    Comment jugez-vous l’évolution de vos anciens protégés ?

     

    Je ne les vois pas jouer. Je vais évidemment me pencher sur les derniers matchs. Marvin (Martin) est international, c’est une récompense méritée.

     

    D’autres continuent de progresser comme Peybernes…

     

    Ça fait plaisir. Quand on est entraîneur, qu’on lance un joueur, il s’en souvient. Moi, je sais qui m’a fait débuter en pro. À Sochaux, il y en a eu beaucoup. Il y avait souvent des chansons à table (rires). Je connais le répertoire.

     

    La formation à Bordeaux ?

     

    J’ai 3-4 joueurs avec moi. Ils ont du talent mais il faut attendre un peu. On a 24 joueurs confirmés sous contrat. C’est difficile d’intégrer le groupe.

     

    Un mot sur la Gironde ?

     

    Les gens sont sympas, polis, corrects. Pas énervés. Il y a une douceur de vivre. J’ai aimé aussi la Franche-Comté où j’ai laissé des amis. On continue de se téléphoner. J’ai passé 10 ans à Sochaux quand même ! Il a fallu tourner la page. En quittant Lens, j’ai laissé ma famille. Le métier veut ça.

     

    Vous serez ému dimanche ?

     

    Je ne suis pas un émotif, vous le savez (rires). J’ai vécu ça avec Sochaux en rejouant Lens. Ça me fera plaisir de revoir certaines personnes.