Lobello : “aller à l’essentiel”

     

    Dans une interview donné au site officiel, René Lobello revient sur son parcours et son rôle dans le staff bordelais.

     

    Bonjour René. Avant toute chose, revenons sur votre parcours atypique. Vous avez beaucoup travaillé à l’étranger et notamment en Arabie Saoudite et en Tunisie. Que vous ont apporté ces expériences par rapport au parcours « classique » d’un éducateur ?

     

    J’ai commencé par être Conseiller Technique Départemental (CTD). J’ai donc été cadre technique à la Fédération pendant 7 ans. Cela m’a apporté le sens de l’organisation dans le travail, la réflexion et la méthodologie. Cela m’a beaucoup aidé. J’ai pu être au contact des meilleurs jeunes joueurs puisque je m’occupais des sélections. Un autre volet de ma mission concernait la formation des entraîneurs. C’était toujours assez méthodique. J’ai pu mettre en place des exercices avec les meilleurs jeunes par catégorie, toucher l’élite.

     

     

    Vous êtes devenu entraîneur de club par la suite ?

     

    J’ai démarré comme entraîneur adjoint. J’ai fait plusieurs va-et-vient en tant que n°1 et adjoint. Cela ne m’a jamais posé de problèmes. J’ai eu des expériences en Arabie Saoudite, en Tunisie, en France bien évidemment. Comme entraîneur n°1, j’ai surtout travaillé à l’étranger, notamment en Suisse, en Tunisie, en Algérie.

     

     

     

    Des expériences très différentes…

     

    Tout cela a été très enrichissant. J’ai pu être au contact de cultures footballistiques différentes mais aussi confronté à des cultures différentes au sens général du terme. Dans la vie de tous les jours ou au niveau du football, les approches n’étaient pas identiques. Les moyens ne sont pas toujours les mêmes qu’en France. En Arabie Saoudite, ils étaient très bons mais avec une vision totalement différente de la nôtre. En Afrique et dans les pays du Maghreb, tout dépend du club dans lequel vous travaillez. Vous pouvez rencontrer des difficultés au niveau des infrastructures mais cela donne le goût et le sens de l’adaptation. Mes expériences à l’étranger m’ont apporté une chose très importante : aller à l’essentiel et gommer le superflu.

     

     

    Vous dîtes que passer d’adjoint à n°1 ne vous pose pas de problème…

     

    Aucun.

     

    Ce n’est pas un discours classique. Généralement, les d’adjoints deviennent n°1 mais veulent ensuite le rester et ne pas redevenir un entraîneur adjoint ?

     

    Cela m’est égal. Ce qui compte, c’est le travail que l’on accompli. J’attache beaucoup d’importance à 2 choses. La qualité du travail car j’aime par dessus tout le jeu, le métier d’entraîneur et les relations humaines. S’il y a l’un mais pas l’autre, cela ne fonctionne pas. Les deux doivent être réunis. En France, je sais qu’on aime bien mettre des étiquettes sur les gens. Lui est n°1, l’autre est n°2… cela ne compte pas pour moi. Certes, selon la position que l’on occupe, l’approche du métier est légèrement différente dans le rôle que l’on joue par rapport au staff technique et aux joueurs.

     

    En quoi l’approche est légèrement différente ?

     

    Parfois, le rôle de n°1 est plus facile que celui de n°2 car il permet de prendre beaucoup plus de recul et des décisions. Il n’existe pas une grande différence dans le métier. Ce qui change énormément quand on est l’entraîneur n°1, c’est la relation avec les médias car on est beaucoup plus exposé que l’adjoint. Cela dit, je n’aime pas trop cette hiérarchie. Elle doit se faire par rapport aux relations humaines. Nous savons qu’il y a un entraîneur en chef mais il existe toute une équipe derrière lui. Nous devons nous fondre dans ce collectif, dans équipe. Si on hiérarchise à outrance, l’entraîneur des gardiens est n° combien ? Et le préparateur physique ? Cela m’énerve un peu.

     

     

    On parle souvent de n°2 car il y a un adjoint principal…

     

    C’est fini ça. Aujourd’hui, combien de clubs n’ont qu’un seul adjoint ? Cela n’existe pas. Il y a toute une équipe derrière un entraîneur. Elle peut être son équipe ou être une équipe déjà en place qui appartient au club et l’entraîneur fonctionne avec. Les numéros ne veulent rien dire. Dans ce cas-là, on ne parle jamais des entraîneurs de gardiens qui sont très importants dans un staff. On ne parle jamais ou très peu des préparateurs physiques. Leur rôle est très important car ils sont le lien entre le staff technique et le staff médical. Nous travaillons tous ensemble et les débats concernent tout le monde. Les décisions finales sont prises par l’entraîneur en chef, la différence se fait à ce niveau-là.