“Je suis un ouvrier spécialisé”

    Dernière conférence de presse d’Eric Bedouet avant de passer la main à un nom “plus prestigieux”, comme il l’a dit lui-même hier. Le site officiel retranscrit la conférence.

     

     

    Qu’attendez-vous de ce dernier match qui n’a pas vraiment d’enjeu ?

    Un bon comportement des joueurs. Je tiens le même discours. Nous avions 3 matches de Coupe. J’avais mis la pression sur celui contre le PSG en expliquant que nous étions dans une situation qui pouvait être très difficile. Quand on voit le nombre d’équipes qui joue encore leur maintien, cela s’est avéré exact. Nous avons la chance de ne pas jouer notre survie. J’ai déjà donné en 2005. J’avais prévenu tout le monde, cela s’est très bien passé et il faut finir de la même façon que face au PSG. Au niveau comptable, il faudrait prendre des points parce que cela rapporterait de l’argent au Club. Nous en sommes conscients. Mais avant tout, il faut avoir un état d’esprit irréprochable vis-à-vis de nos supporters et de nous-mêmes.

     

    Avez-vous senti de l’envie cette semaine ?

    Hier (jeudi, ndrl), j’étais un petit peu déçu. Pas du comportement mais de la concentration. Les joueurs doivent être plus exigeants dans le travail. Je le leur ai dit. L’esprit est bien. A Toulouse, nous avons fait 2 erreurs sur 2 coups de pied arrêtés mais je n’ai pas vu des joueurs faire n’importe quoi. Je suis peut être un peu pointilleux mais certaines actions de jeu réclament beaucoup plus de concentration. Quand on fait un exercice, qu’il y a des cheminements à produire, il faut le faire parfaitement, même dans les exercices simples d’entraînement. Sinon, le reste s’est bien passé !

     

    Ce manque de concentration a été un des gros problèmes de l’équipe ?

    Il a été révélateur tout au long de la saison. Ce manque de concentration nous a peut être aussi tiré vers le bas. Il suffisait de faire une erreur sur un coup franc ou un mauvais positionnement pour que tout bascule. Nous devons être capables de réagir face à ce genre de situations.

     

    Pensez-vous que ce problème de concentration est dû aux mauvais résultats ?

    Certainement. La saison a été difficile. J’ai rarement vécu une telle saison. Malgré tout, c’est enrichissant. Quand tout se passe bien dans la vie, on progresse mais moins vite que lorsqu’on prend des coups.
     
    Pour bien finir, il faut battre Montpellier. Or depuis 4 matches, hormis les penaltys, vous ne marquez pas de buts.

    Sur les penaltys, les actions étaient belles. Contre Paris, Benoît Trémoulinas était dans le coup. Il jouait à un poste différent et n’a pas cherché le penalty. Il s’est fait découpé. Il y a eu de bonnes choses. Il faut que les joueurs soient bien dans leurs têtes et heureux d’être ensemble. Après, il faut aussi apprendre à donner un bon ballon à un partenaire. C’est ce que nous avons travaillé ce matin (vendredi, ndrl). Il faut insister là-dessus l’année prochaine, persévérer et repartir sur de bonnes bases.

     

    Attendez-vous le nom du nouvel entraîneur ?

    J’ai vu les noms qui sortent dans la presse. Ce sont des gens biens.

     

    En avez-vous parlé avec Jean-Louis Triaud ? (le Président a assisté à la séance d’entraînement de vendredi, ndrl)

    Non, nous ne parlions pas de cela (rires). Je n’ai pas mon mot à dire.

     

    Qu’attendez-vous du futur entraîneur ?

    J’ai eu la chance de travailler avec des gens biens, des entraîneurs différents au niveau de leur personnalité mais de bonnes personnes.

     

    N’avez-vous pas envie de continuer ?

    A Bordeaux, il faut quelqu’un de plus « prestigieux ». Moi je suis un ouvrier spécialisé ! Le métier est très agréable et intéressant. Quand on crée un staff, il faut prendre ses repères tout de suite. C’est compliqué et là, cela s’est très bien passé. Il y a eu des échanges, les joueurs n’ont pas senti de petits problèmes, tout a été préparé minutieusement, chacun a apporté sa touche personnelle… C’était très bien. Après, c’est à moi de manager l’équipe. Je suis capable de le faire.

     

    Où en êtes-vous contractuellement ?

    J’ai encore 2 ans de contrat.

     

    Quelles principales qualités devra avoir le futur entraîneur pour relancer cette équipe ?

    Il faut bien analyser le groupe, ses points forts et ses points faibles. Il y a une bonne ambiance. Le groupe vit bien. Nous n’avons pas bien commencé la saison. Il y a eu des suspendus, des blessés et plein de petits soucis tout au long de la saison. A un moment donné, nous nous sommes retrouvés à 2 au bord du terrain (Jean Tigana et lui, ndrl). Il faut discuter avec les joueurs. Il y aura certainement des départs et il ne faut pas se tromper sur les arrivées. Nous avions vécu cela après 2005 avec l’arrivée de Ricardo. Il avait reconstruit un groupe avec des joueurs brésiliens et cela avait très bien fonctionné.

     

    Allez-vous faire tourner l’effectif ? On parlait d’Ulrich Ramé l’autre jour…

    Ulrich est en stage. J’attends son retour pour voir dans quel état physique il est. C’est lui qui prendra la décision.

     

    S’il est bien, il jouera ?

    Oui. Mais il faut qu’il soit bien.

     

    Vous parliez d’état d’esprit. Cela revient souvent. Cet état d’esprit de gagneur a-t-il manqué au groupe ?

    Je pense que les joueurs l’ont mais il faut que des personnes tirent le groupe vers le haut. Nous avons les joueurs pour, ils ont de grandes qualités mais il faut avoir plus de personnalité. Ils sont assez discrets mais de temps en temps, il faut forcer la nature. Le fait de ne rien dire ne tire pas forcément le groupe vers le haut. Il y a des joueurs de qualité, il n’y a aucun doute là-dessus.

     

    A qui pensez-vous ? Fernando, Plasil, Carrasso ?

    Entre autres. Nous avons des internationaux. Ce n’est pas toujours facile car nous sommes dans un mode de fonctionnement différent depuis quelques années. Il faut peut être trouver les éléments qui vont permettre au groupe de s’épanouir. La personnalité des joueurs a changé.

     

    Il faut donc faire un travail en amont ?

    Exactement. A la base. Des générations sont très fortes. Quand nous avons été champions de France en 1999, le groupe se gérait tout seul. Il était capable de faire son autocritique, de reprendre de volée un joueur dans le vestiaire. Maintenant, c’est plus difficile. Les joueurs ont évolué et il faut trouver des leviers de motivation et de concentration. Des joueurs sont d’un naturel agressif et compétitif de suite en entrant sur le terrain. D’autres doivent trouver des leviers qui leur permettent de se concentrer au maximum parce que c’est la tête qui décide. Ces joueurs-là doivent arriver à se transcender mentalement et se faire violence. Est-ce qu’on est dans une génération qui calcule un petit peu plus ? C’est possible. Mais il n’y a rien de dramatique.

    Y a-t-il des blessés ?

    Il y a des incertitudes. Alou Diarra a pris froid. Fernando et Jussiê ont mal au dos. Nous tenons aussi compte de la CFA 2 qui joue sa montée. Pour l’instant, nous sommes 18. Benoît Trémoulinas revient. Il y aura certainement des petites modifications du fait que Matthieu Chalmé soit suspendu. Des joueurs écartés jusqu’à présent vont sûrement jouer comme Michaël Ciani. Il travaille et a envie de montrer autre chose.

     

    Yoan Gouffran est dans le groupe ?

    Oui. Il est très heureux d’être dans le groupe. Il n’est pas prêt physiquement pour tenir un match entier mais j’espère que le contexte me permettra de le faire entrer.

     
    Envisagez-vous de jouer à 2 pointes ?

    Non. Je l’ai fait à Toulouse. J’ai l’impression que jouer à 2 attaquants les met en difficulté, comme s’il y en a un qui prenait la place de l’autre. Il faut de temps en temps offrir des caviars à son partenaire. Nous ne pouvons pas préparer cela pour le dernier match. Je ne suis pas opposé à cette idée. Je suis pour un jeu offensif mais il faut trouver le bon équilibre. Pour l’instant, c’est de jouer à une pointe. L’animation fera que l’équipe est offensive ou non. De plus, en fin de saison, la fraîcheur joue un rôle important dans les rentrées d’attaquants et de joueurs de couloir.

    J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Dominique Dropsy est sorti de l’hôpital. Nous avons appris cela hier. Nous sommes très heureux. Je l’ai eu au téléphone et c’est une très bonne nouvelle. Il faut que cela se termine bien en prenant les 3 points contre Montpellier.