Conférence de presse de Tigana

    Alors que l’entraîneur bordelais demandait du temps pour donner son point de vue sur la polémique des quotas, les journalistes, présents en conférence de presse hier, ont remis le couvert pour tirer les vers du nez de Jean Tigana. Peine perdue puisqu’il botta à nouveau en touche.

     

    Et parce qu’il n’y a pas que cette polémique, mais aussi une rencontre de Ligue 1 à préparer, Jean Tigana a également évoqué cette réception d’un concurrent direct pour la qualification en Coupe d’Europe, Sochaux.

     

     

     

     

    Avant de parler de Sochaux, pouvons-nous évoquer avec vous la tempête qui secoue le football français ?

    Jean Tigana : J’attends d’avoir tous les éléments avant de me prononcer. Il y a 2 commissions qui vont faire le point sur la situation, une de la FFF et l’autre du Ministère des Sports. Je vois que tout le monde s’excite mais j’attends leurs conclusions pour pouvoir me positionner sur le sujet et dire ce que je ressens. Le football français est ma famille. Depuis l’âge de 11 ans, je suis à la fédération française de football. Pour le moment, j’écoute. Une fois les résultats des enquêtes connus, je vous donnerai mon point de vue.

     

    Quand on évoque des notions de racisme dans le football français, comment vivez-vous cela, même sans connaître tous les détails ?

    Jusqu’à présent, je l’ai bien vécu. Tout le monde a oublié 2004 et les propos que j’ai tenus (Jean Tigana, candidat à la succession de Jacques Santini à la tête de l’équipe de France, avait déclaré à France Football qu’il n’avait « pas été éliminé sur (ses) qualités », ndrl). J’attends toujours que certaines personnes portent plainte contre moi pour leur donner des éléments. Je n’en ai pas fait un drame, j’en ai parlé plus d’un an après. Je suis parti travailler en Turquie. Maintenant, je suis entraîneur aux Girondins de Bordeaux. Même lorsqu’il y a des obstacles et des soi-disant problèmes de racisme, j’ai toujours avancé. Rentrer systématiquement dans la polémique ne fait pas avancer les choses. Nous avons un championnat d’Europe en France et il faut le gagner. Nous devons travailler tous ensemble.

     

    En 2006, vous aviez reproché…

    (Il coupe). Je n’ai rien reproché. Je n’ai fait que retranscrire les propos qui avaient été tenus à la soirée de Jean-Claude Darmon à Paris. C’est tout. Je n’ai rien reproché à personne. Sauf qu’à cette époque, je n’ai vu personne monter au créneau, même pas vous les journalistes. Cela ne m’a pas du tout perturbé. Cela m’a permis de gagner 3 titres en Turquie, de devenir l’entraîneur des Girondins de Bordeaux et je suis heureux.

     

    Y a-t-il des moments dans votre carrière où vous avez souffert du racisme ?

    Oui mais on avance. Les gens évoluent. Sinon, Sochaux, bon match… (rires)

     

     

     

     

    Justement, Sochaux…

    Nous devons gagner pour leur passer devant. C’est le même challenge que face à Saint-Etienne avec Fernando en moins car il est suspendu, et quelques doutes subsistent quant à la participation de Jussiê et Marc Planus qui ont mal au dos. Ils ont sauté les entraînements.

     

    Avec l’absence de Fernando, c’était peut être l’occasion de revoir Marc Planus ?

    Hier, il ne s’est pas entraîné. Aujourd’hui, il a juste un peu trottiné. Nous ferons le point demain.

     

    Vous attendez de vos joueurs qu’ils se lâchent vraiment pour ces derniers matches ?

    Actuellement, nous sommes bien organisés, nous ne souffrons pas défensivement. J’espère que cela va continuer mais c’est surtout offensivement que nous devons arriver à nous lâcher et à être plus efficaces dans les 40 derniers mètres. Il faut perdre moins de ballons. Nous avons encore des progrès à faire dans la conservation.

     

    Vous allez leur demander de s’investir comme ils l’ont fait face à Saint-Etienne ?

    Totalement. Il faut que ce soit comme cela jusqu’au dernier match.

     

    En sont-ils capables après le match que nous avons vu à Rennes ?

    C’était assez difficile à Rennes car eux aussi ne se sont jamais livrés. Sochaux est une équipe qui aime bien jouer alors je pense que ce sera une belle opposition.

     

    Sochaux est l’équipe qui marque le plus de buts de la tête. Y a-t-il une vigilance particulière à avoir, notamment vis-à-vis de Maïga, le joueur du championnat le plus efficace dans ce domaine ?

    Oui ! Savic le prendra au marquage car il est très efficace de la tête défensivement.

     

    Florian Marange occupera-t-il le flanc gauche de la défense ou Trémoulinas va-t-il revenir ? Puisque vous aviez dit la semaine dernière « Benoît est mon n°1 »…

    Oui, c’est certain mais il y a des possibilités qui reviennent. Cela n’empêche pas que Flo puisse peut être jouer le match d’après.

     

     

     

     

    Avez-vous rencontré Jean-Louis Triaud pour lui présenter votre projet ?

    J’attends de connaître les moyens dont nous disposerons mais nous en avons beaucoup discuté.

     

    On lit qu’André va peut être partir. Comptez-vous toujours sur lui ?

    Jusqu’à la fin de la saison, oui.

     

    Et après ?

    J’attends déjà qu’il perde quelques kilos, ce serait mieux.

     

    Etant donné la hauteur de l’option d’achat…

    Le montant de l’option d’achat, cela se discute.

     

    Avez-vous envie de le conserver ?

    Tout dépend de son comportement jusqu’à la fin de la saison.

     

    Même s’il ne joue pas comme c’est le cas aujourd’hui ?

    Même s’il ne joue pas. C’est avant tout une question de volonté.

     

    Dans la course à l’Europe, quel est votre rival le plus sérieux ?

    Lorient ! A Lens, ils ont eu le mérite de revenir et de gagner la rencontre. S’il gagne tous leurs matches, nous ne pourrons pas leur passer devant.

     

    Croyez-vous à la thèse de la rechute ?

    Non. Nous pouvons éventuellement rechuter sur un match mais connaître un long passage à vide comme nous en avons eus, non.

     

     

    Source: Girondins.com