Conférence de presse de Tigana

    Le site officiel a retranscrit l’intégralité de la conférence de presse d’avant-match de Jean Tigana, l’entraîneur bordelais, qui revient sur la préparation de la réception de Saint-Etienne dans tous ses détails.

     

     

     

     

    L’équipe est un peu déconcertante. Elle est capable d’une grosse production à Lille alors qu’une semaine plus tôt, elle est passé à côté de son match face à Arles Avignon.

    Jean Tigana : Nous devons une revanche à notre public. La dernière prestation à domicile était vraiment médiocre et j’espère que nous allons montrer plus de générosité dans tous les domaines : les déplacements, les duels… pour que les spectateurs sortent satisfaits de ce match. Même s’il n’y pas le résultat à la fin, il faut que nous finissions cuits sur le terrain.

     

    Les gens qui ont vu le match contre Lille se disent que c’est possible.

    C’est possible ! A Lille, à Lyon, à Paris, nous avons fait de très bonnes prestations mais nous en avons fait de moins bonnes à la maison. J’attends plus de détermination. Saint-Etienne ressort vite et il y aura donc des espaces des 2 côtés. Si nous gagnons, nous revenons à leur hauteur. C’est intéressant parce que nous nous rendrons à Rennes et nous recevrons Montpellier. Nous allons jouer contre les équipes qui sont devant nous au classement.

     

    Est-ce la carotte ?

    Je ne sais pas mais il y a déjà un peu plus de piment. D’abord, il faut absolument gagner contre Saint-Etienne.

     

    Pensez-vous que les Stéphanois soient capables de fermer le jeu ?

    A Auxerre, ils ont marqué 2 buts. Ils ont un potentiel offensif intéressant et jouent à 2 pointes devant. Je ne pense pas qu’ils fermeront complètement le jeu comme l’ont fait Arles Avignon et Monaco. Ils vont venir pour jouer et gagner.

     

    Votre défense à Lille vous a-t-elle donné satisfaction ?

    Oui. Comme Benoît (Trémoulinas, ndrl) n’est pas rétabli, il y a de fortes chances que j’aligne la même défense. Cela est temporaire et fait partie de l’évolution d’un groupe. Personne n’est éliminé.

     

    Vous avez souvent encaissé des buts rapidement. Allez-vous mettre l’accent là-dessus contre Saint-Etienne ?

    Je vais mettre l’accent sur la générosité. Nous devons tout donner dès la 1ère minute, comme nous l’avons fait à Lille. En plus, nous avons été intéressants dans le jeu. Il faut plus de mouvement, donc plus de générosité.

     

    Le fait d’aligner à nouveau la même défense est-il un signal pour les autres joueurs ? Y a-t-il une vraie concurrence qui s’installe ?

    Il y en a toujours eu une. Cela dépend des périodes avec les blessés et les suspendus. Depuis que je suis arrivé, je n’ai pas vraiment pu instaurer une concurrence à tous les postes.

     

     

     

     

    La performance de Savic vous a-t-elle surpris ?

    Non parce que je savais qu’il était prêt. Je l’avais envoyé jouer plusieurs fois avec la réserve afin de le préparer. C’était un message assez fort. Quand j’envoie souvent un joueur en CFA 2, c’est pour qu’il soit prêt à intégrer l’équipe. Il a fait une bonne performance et il doit continuer à progresser.

     

    En quoi est-il différent d’il y a 6 mois ?

    Quand il est arrivé, il ne parlait pas français, il n’était pas installé. Physiquement, il a beaucoup progressé. Il a fait beaucoup de musculation et a pris du volume. Il a des qualités naturelles. Il est très bon de la tête, très bon dans la relance, il fait partie des 5 joueurs les plus rapides de l’équipe. Il doit encore travailler pour atteindre le haut niveau. Ce sont des jeunes joueurs que nous préparons 1, 2 ans en avance avant de les intégrer.

     

    Il s’inscrit dans un dispositif qui vous a donné satisfaction à Lille. Est-ce peut être l’équipe équilibrée que vous attendiez pour cette fin de saison ?

    Non. L’équipe risque encore d’évoluer. Micka (Ciani, ndrl) et Marc (Planus, ndrl) n’ont pas démérité. Je regarde les comportements de tous les jours à l’entraînement et la volonté de vouloir revenir. Chaque joueur doit gagner sa place.

     

    Fernando semble s’être convaincu qu’il pouvait jouer en défense centrale. Est-ce un atout dans votre jeu ?

    Il fait de très bonnes prestations. J’étais intimement convaincu qu’il serait performant à ce poste mais cela ne m’empêche pas de pouvoir le réutiliser au milieu comme à Nancy où je l’ai fait remonter d’un cran. Fernando et Plasil sont des joueurs polyvalents. C’est intéressant pour un entraîneur. Je les apprécie énormément parce qu’ils peuvent jouer à plusieurs postes. Jaro peut jouer à droite, à gauche, milieu défensif. Je lui ai tout fait faire cette année (rires, ndrl). En plus, il fait preuve de beaucoup de générosité.

     

    Vous les appréciez au point d’insister pour les garder ?

    Pour un entraîneur, conserver Jaro et Fernando relève de la logique. Fernando a un contrat longue durée. Je crois que Jaro commence à discuter avec les dirigeants. Posez la question à tous les supporters girondins et ils vous diront la même chose que moi. S’il y en a un qui déçoit rarement, c’est bien lui (en parlant de Jaro, ndrl).

     

    Ce sont peut être les 2 joueurs qui ont été les plus réguliers cette saison ?

    Oui parce qu’ils n’ont pas eu de pépins physiques ou de grosses blessures. Je touche du bois.

     

    Samedi, vous aurez un œil sur la finale de la Coupe de la Ligue parce que cela pourrait rendre la 6ème place européenne. Pouvez-vous nous parler de René Girard ?

    Il ne montre pas sa vraie personnalité quand il s’énerve parce que c’est un vrai bon mec. Il est souvent critiqué, il a été quelques fois expulsé parce qu’il est entier. Dans la vie, il est fidèle. Vous pouvez partir à la guerre avec lui. Nous faisions une belle paire au milieu tous les deux.

     

     

     

     

    Etes-vous supporter de l’une ou de l’autre équipe ?

    Je suis neutre. Marseille est un peu ma ville et j’ai beaucoup d’amis à Montpellier.

     

    Il n’empêche qu’une victoire de Marseille rendrait la 6ème place européenne.

    Laissons jouer le match. Une finale est tellement agréable à disputer. J’espère pouvoir en rejouer une sur le banc.

     

    Le résultat de cette finale peut-il avoir une incidence sur la prestation de vos joueurs le lendemain ? Car si Montpellier gagne, la 6ème place n’est plus européenne.

    Nous continuerons quand même à donner le maximum. Il faut finir cette saison d’une meilleure manière que nous l’avons entamée. Il faut terminer le plus haut possible. Accrocher la 6ème place serait bien.

     

    On ne parle plus de maintien ?

    Nous gagnons dimanche et nous sommes assurés de rester en Ligue 1. Je ne m’inquiète pas trop pour le maintien. Mes joueurs sont capables de réagir mais j’aimerais qu’ils agissent sur les 7 derniers matches.

     

    A combien de points avez-vous fixé le maintien ?

    44 points. Encore une victoire et je pense que nous serons maintenus en Ligue 1.

     

    Benoît Trémoulinas sera-t-il remis pour ce match face à Saint-Etienne ?

    Non. Benoît est forfait. Il ne s’est pas entraîné avec le groupe cette semaine. Il ne sera pas prêt pour Saint-Etienne. Il s’entraînera demain matin et demain après-midi (vendredi, ndrl).

     

    Et Pierre Ducasse ?

    Il est toujours forfait. Il s’entraînera lui aussi demain matin (vendredi, ndrl).

     

    Floyd Ayité va-t-il mieux ?

    Il a reçu une béquille lors d’un match avec sa sélection nationale. Il est toujours forfait. Il n’est pas prêt de reprendre. Les docteurs l’ont ponctionné il n’y a pas longtemps.

     

     

     

     

    Vous disiez que vous risquiez d’aligner la même défense que face à Lille. Cela veut-il dire que vous allez vous passer de Marc Planus et de Michaël Ciani ?

    Certainement mais pour ce match face à Saint-Etienne. Ce n’est pas un signal que je leur envoie. C’est un concours de circonstances. Il a fallu que je fasse un choix pour la rencontre face à Lille. Lamine Sané et Michaël Ciani étaient suspendus. J’ai choisi d’aligner Vujadin Savic et il a été bon. Mais pour le match contre Rennes, je n’ai pas encore fait mes choix pour la défense.

     

    Il vous reste aussi à régler ce problème de finition devant le but. A Lille vous avez eu de nombreuses occasions…

    Oui c’est vrai. Nous en avons eu pas mal d’occasions mais pas que lors de cette rencontre face aux Lillois. Nous n’arrivons pas à les concrétiser. C’est notre point faible. Il faut que Geraldo Wendel et Fahid Ben Khalfallah arrivent à marquer un peu plus. Ils sont généreux mais il faut qu’ils arrivent à concrétiser. Ils ont prouvé par le passé qu’ils en étaient capables. Wendel a inscrit beaucoup de buts les saisons dernières. Fahid aussi. Je pense que c’est essentiellement un manque de confiance. Ils sont travailleurs et volontaires. Ils leur manquent de l’efficacité dans le dernier geste. Il faudrait que le déclic arrive vite. De préférence avant la fin de saison.

     

    Cette semaine, Gérard Houllier a été hospitalisé. Est-ce les risques du métier ?

    Cela m’inquiète un peu. Je n’en suis pas à ce point-là. Les problèmes de tensions font partis du métier. J’irais voir mon cardiologue à la prochaine trêve.

     

    Avez-vous l’impression que cette tension est de plus en plus grimpante dans ce métier ?

    La pression est la même. Les médias sont plus présents qu’à l’époque. La différence est là.

     

    La prévention est peut-être nécessaire…

    Non cela ne sert à rien. Il faut évacuer cette tension en ayant une activité sportive en dehors de notre métier. C’est important pour éliminer la pression et le stress. C’est ce que je fais.