Alain Juppé apporte des précisions sur son choix de reporter le vote du conseil de Bordeaux Métropole

    AFP PHOTO / GEORGES GOBET

    Alain Juppé a annoncé le report du vote du conseil de Bordeaux Métropole à propos du rachat des Girondins de Bordeaux par le fonds d’investissement américain GACP. Un report du vote de 15 jours qui laissera le temps aux américains d’apporter plus de précisions sur les interrogations qui planent encore sur certains points. Joseph Da Grosa présentera ainsi son projet de reprise comme il l’a fait pour la DNCG, à la suite de quoi il y aura le vote du conseil. Alain Juppé, le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole donne les raisons qui l’ont poussé à reporter ce vote.

    « J’ai lu l’évaluation que la Direction Nationale de Contrôle de Gestion des clubs sportifs a établi et a communiqué aux responsables du club et de M6. À la lumière de cette lecture, j’ai considéré que le feu n’était pas tout à fait vert et qu’un certain nombre de précisions supplémentaires devait être apporté pour la clarification du dossier. J’en prends deux ou trois exemples. La Direction Nationale pointe une économie de 10 M€ dans les frais de gestion du club dès 2018. À quoi cela correspond ? Est-ce que c’est une compression des moyens du club ? Est-ce que c’est la conséquence du départ d’un joueur ? Il y a là un point d’interrogation. La deuxième chose nouvelle qui apparaît dans cette évaluation c’est que, contrairement à ce qui m’avait été dit, le club ne repartira pas vierge de toute dette. Les dettes qu’il a vis-à-vis de M6 sont épurées mais il contracte d’autres dettes et là aussi je veux des éclaircissements. Voilà ce qui m’a poussé à différer de 15 jours la délibération de Bordeaux Métropole. J’ai un double souci. Mon premier souci c’est le seul qui juridiquement est pour moi impératif, c’est d’obtenir du repreneur les mêmes garanties que de M6. Garanties que le club sera en mesure de payer ce qu’il doit à la Métropole. C’est-à-dire un loyer annuel. C’est-à-dire les charges de conservation de la pelouse et éventuellement un intéressement au chiffre d’affaires qu’il réalise dans le stade. Cet engagement, je l’ai aujourd’hui avec une lettre d’intention qui a la même valeur juridique que celle que nous avait donnée M6. C’est tout récent. Il a fallu négocier pied à pied pour avoir notamment les documents originaux. Ça, c’est réglé. Mon deuxième souci, qui est un souci plus politique et moins juridique, c’est de savoir quel sera l’avenir de ce club. Est-ce qu’il sera garanti au cours des prochaines années d’avoir un repreneur suffisamment solide et suffisamment allant pour financer son développement et ça, ça mérite des explications complémentaires. J’ai indiqué au repreneur, enfin à Monsieur Da Grosa responsable de GACP qui les représente, que je souhaitais qu’il vienne s’expliquer devant les commissions réunies de la Métropole. Il a accepté, il trouvait ça tout à fait naturel. Cette réunion aura lieu le 11 octobre prochain et le lendemain, je serai en mesure de soumettre au conseil de Bordeaux Métropole une délibération revue et corrigée, puisqu’il y a eu des éléments nouveaux depuis le premier texte que j’ai mis en circulation. Si tout se passe bien, je pense que nous pourrons aboutir à une décision positive. Je n’ai qu’un regard bienveillant sur ce repreneur. Il me paraît tout à fait sérieux, tout à fait déterminé et solide et s’il nous apporte les précisions et les clarifications nécessaires, je ne vois pas de blocages en perspective. Optimiste ou pas, je veux que ça se passe dans la clarté. Un certain nombre de précisions ont été demandées par des membres du conseil de Métropole. J’ai reçu aussi les Ultramarines qui m’ont posé des questions. La presse pose des questions. L’accueil qui a d’ailleurs été fait par la presse de l’évaluation de la DNCG été plutôt positive. On m’explique même que c’est une des évaluations les plus positives que l’on pouvait attendre de cette instance. Donc il n’y a pas le feu dans la maison. Je n’ai pas dit que le feu était rouge, j’ai dit qu’il était orange. Et de l’orange on peut passer au vert ».

     

     

    Un feu orange actuellement qui pourrait passer au vert. Le maire de Bordeaux semble croire à une issue positive sur ce rachat. En tout cas il pense que les américains ne se lanceraient pas dans un projet de reprise pour ne pas faire de bénéfice sur la revente. C’est d’ailleurs le but de la venue du fonds d’investissement à Bordeaux, faire une plus-value sur les 5 à 10 prochaines années avant de revendre plus cher que la valeur d’achat à M6.

    « Tous les procès d’intention qui ont été fait, je ne reprendrais pas les expressions ‘argent sale’, etc… qui relèvent de la justice ou le fait que les choses se passent au Luxembourg. Si toutes les sociétés qui opèrent au Luxembourg étaient réputées malhonnêtes, à ce moment-là, une partie de l’économie européenne s’effondrerait. Ce n’est pas le problème. Je pense que ce repreneur est de bonne foi. On me dit qu’il s’engage à faire vivre le club pendant 4 à 5 ans. Si c’est ça son objectif, c’est peut-être pour le revendre dans 4 à 5 ans. Je n’imagine pas qu’il va le revendre moins cher qu’il l’a acheté. Ça veut dire qu’il a un projet de développement du club, de mise en valeur du club, qui le cas échéant si les actionnaires décidaient de se désengager. J’ai toutes les raisons de penser que cette proposition est sérieuse. Que ce sont des gens qui sont véritablement motivés et que lorsqu’ils se seront bien expliqués sur les points qui restent un peu obscurs, nous pourrons réitérer positivement dans un délai de 15 jours […] Ils estiment que les Français sont très tatillons et exigent beaucoup de choses mais j’ai un peu le sentiment que dans le sens inverse, les Américains ont un peu de mal à comprendre ce qu’on leur demande et qu’il faut leur répéter plusieurs fois avant que l’on obtienne satisfaction. Il y a des choses qu’on attendait il y a 6 mois, qui sont arrivées il y a deux ou trois jours. Par exemple la lettre d’intention, ce qui explique ce délai, qui je le répète n’est pas un acte de méfiance envers le repreneur mais un acte de clarification. On ne veut pas remettre en cause la vente. Ce que l’on peut remettre en cause, c’est la main levée qui incombe M6 le paiement par le club de ce qu’il doit à la métropole […] Ne soyons pas pessimistes. Les garanties, on les a. Elles seront fournies aux membres du conseil qui ne les ont pas eues car elles sont arrivées hors délai. On est assuré aujourd’hui d’une réponse positive. Pour le reste, d’après les informations qu’on a, je pense que le repreneur est en mesure de répondre positivement aux questions de la DNCG elle-même. Nous avons appris depuis que cette délibération a été mise en circulation. Il y a des choses qui vont bouger. En particulier, les dettes contractées par le club et un certain nombre d’appréciations de la DNCG sur l’équilibre de gestion, sur les recettes et les dépenses. Ce sont des faits nouveaux qui sont arrivés depuis cette délibération et qui méritent d’être mis sur la table, à la connaissance des conseillers […] Les trois points comme j’ai évoqué sont la redevance annuelle, l’entretien de la pelouse et l’intéressement au chiffre d’affaires. La pression est telle que maintenant tout est sur la table. J’aurais préféré qu’on ait tous les éléments à ce jour mais moi je ne suis pas pressé. Pour le moment, M6 est toujours le propriétaire et est toujours le garant du versement à la Métropole du solde qu’il lui doit. Je suis assez serein ».

    Retranscription Girondins4Ever

    GoldFM

     

    La date tant attendue est donc décalée, la clôture de la vente également. Si le feu passe au vert, c’est que les membres du conseil de Bordeaux Métropole auront été convaincus par le projet de reprise de Bordeaux Métropole. Si Nicolas de Tavernost et si Alain Juppé laissent les américains prendre en main le club, on pourrait penser qu’ils croient en ce projet. L’avenir nous le dira. Le vote du conseil débloquera déjà beaucoup de choses. Réponse dans 15 jours donc !!!