Planus est “plus serein”

     

     

    Dans une interview accordée à Lawrence Leenhardt pour le quotidien L’Equipe, Marc Planus est revenu sur la défaite concédée face à l’OGC Nice le week end dernier. Il évoque plus particulièrement le rôle qu’il doit assumer au sein de cette défense mise en place par Francis Gillot. Il aborde également le sujet des nombreuses critiques à son égard au cours des derniers mois. Il n’hésite pas d’ailleurs à répondre à Christophe Dugarry, et lancer une nouvelle pique envers Jean Tigana.

     

     

    “La défaite à domicile contre Nice samedi dernier a marqué un coup d’arrêt pour Bordeaux.

     

    Individuellement, on a été très moyens, pour ne pas dire nuls, et cela n’a rien à voir avec le système de jeu. Nous avons très mal utilisé le 3-5-2, sans savoir rectifier le tir pendant le match. Ca, c’est aux joueurs de le sentir. Je m’en veux un peu, car je suis le plus expérimenté et l’entraîneur attend de moi ce genre de choses. J’aurais dû dire certaines choses.

     

    Justement, Francis Gillot a décrit ainsi sa défense : « Dans l’axe, j’ai deux costauds. Et Marc qui parle … »

     

    C’est la vérité. J’ai réussi avec d’autres qualités que le physique, notamment en plaçant les joueurs autour de moi et en anticipant. Je suis atypique, aux antipodes du défenseur rêvé, celui qui fait mal. J’ai optimisé mon potentiel au maximum. Et je sens que l’entraîneur attend beaucoup de moi, c’est agréable. J’apprécie qu’il soit comme Laurent Blanc : ni dans l’euphorie, ni dans l’excès. Gueuler pour gueuler, cela ne fait peur à personne, dire : « Ce soir, il faut se mettre les tripes par terre », tout le monde peut le faire.

     

    Vous avez vécu une saison quasi blanche en 2010-2011 (seulement 11 apparitions en L1), puis vous vous êtes blessé avant le dernier match amical l’été dernier.

     

    Depuis la Coupe du Monde, c’est compliqué. Pour moi, tout est parti de la gestion de notre retour (avec Diarra, Carrasso et Gourcuff) par le staff. Dès le 1er jour et le dialogue avec Tigana, on s’est demandé si la plus grosse galère n’était pas celle qui nous attendait … Si on devait raconter la saison 2010-2011, l’image du club en prendrait un sacré coup.

     

    Pendant cette période, vous êtes resté silencieux mais on a parlé de vous : Dugarry a remis en cause votre investissement, Tigana, la réalité de vos blessures …

     

    En dix ans de professionnalisme, j’ai appris à connaître le milieu du foot. Des gens ont parlé d’autre chose que de football alors que les compétences s’arrêtent là. Mais mon éducation et mon expérience m’ont donné du recul. Le seul truc qui m’a touché, vraiment, c’est de ne rien pouvoir rendre au président, au club, qui comptaient sur moi. J’ai un contrat à long terme avec Bordeaux (jusqu’en juin 2015), je terminerai ici, normalement. Christophe, j’ai joué avec lui. Dans ce qu’il a dit, il y avait 80% de vérité. Après, s’il avait fait médecine en cours du soir, on le saurait!

     

    Cette saison, on vous voit très présent, très investi sur le terrain.

     

    Après un an et demi sans pouvoir remplir ma part du contrat, c’est un soulagement de répondre présent. Le groupe a beaucoup perdu en expérience, Jaroslav Plasil est un peu seul. Assumer est légitime. C’est une des meilleures périodes de ma carrière de footballeur. Je suis devenu père de famille, je viens d’avoir trente ans. Cela rend plus mature, plus serein.”