Carrasso : “Une forme de saturation mentale, due à l’accumulation de matches”

    Cédric Carrasso

     

    Les footballeurs ne sont que des hommes, même si certains supporters ont tendance à appeler Cédric Carrasso ‘Dieu’. Le portier bordelais explique comment une équipe peut passer complètement au travers d’un match, sans pour autant remettre le manque d’envie sur le tapis, mais tout simplement à cause des nerfs et de l’accumulation de matches. C’est ce qui s’est passé à Nice selon lui.

     

    “Tu ne peux pas dire qu’un joueur rentre sur un terrain pour perdre un match, tu ne peux pas dire qu’un joueur n’en a rien à cirer d’en prendre six : ce n’est pas vrai. Tout le monde morfle. Mais souvent, dans l’enchainement des matches, ce qui se passe, ce qu’on appelle lâcher mentalement, c’est se dire à la 35ème, ou la 40ème, à la 60ème, il y a 4-1, et là la réaction qu’on aurait dû avoir c’est ‘on coupe tout, on ferme, on ne va pas se faire ridiculiser’. C’est ce qui nous était arrivé contre Sochaux où on en prend quatre en première mi-temps à Chaban. En rentrant à la mi-temps on s’est dit ‘voilà, 4-0, vu le match qu’on fait, on ne pourra pas le gagner de toute façon. Par contre, il est hors de question d’en prendre un de plus’. Là à Nice, tout le monde s’est isolé, tout le monde s’est enlevé ses responsabilités, et personne n’a osé se parler sur le terrain. C’était une forme de saturation mentale, due à l’accumulation de matches, et ça c’est difficile de le comprendre quand on n’est pas dans le contexte. On se dit ce n’est que du sport, ils jouent une heure et demie, mais pris dans la tourmente, des fois ça va très vite en fait. Ce n’est pas lâcher dans une mauvaise intention, c’est lâcher à cause des évènements”.

     

    Pour illustrer la différence d’état d’esprit, le portier bordelais prend l’exemple de Wahbi Khazri qui à Nice manque une occasion à un moment clé, mais se rattrape contre Lyon. “J’en parlais avec Wahbi, il connait mon franc parlé. Contre Nice, il est trop gentil… Contre Lyon, il ne le met pas mieux, mais avec plus d’envie de marquer. Le gardien la touche, elle est sortable, mais il a mis l’envie pour la mettre au fond”.

     

    Cela dit, pour clore ce chapitre, Cédric s’est montré vraiment satisfait de la réaction du groupe face à Lyon, seulement trois jours après une très grosse claque qui aurait pu faire tout basculer. “Se relever aussi rapidement, avec une équipe aussi jeune, c’est assez fort ce qui a été fait”.

    Gold FM

    Retranscription Girondins4ever