“Chercher la meilleure formule”

    Le site officiel a retranscrit l’intégralité de la conférence de presse d’avant-match de Francis Gillot. Interrogé sur la dernière rencontre face au Losc, l’entraîneur bordelais revient sur les points positifs de cette rencontre. Toutefois, il n’hésite pas à lâcher quelques critiques au sujet de ses joueurs, mais aussi certaines louanges. Il aborde ensuite la prochaine confrontation face à l’Olympique Lyonnais, amputé de son gardien de but, Hugo Lloris, suspendu pour cette rencontre.

     

     

     

     

    Bonjour Francis, nous pouvons dire que la confiance est revenue après la performance face à Lille…

    Oui, si vous voulez. Il ne faut pas trop s’enflammer non plus. Il ne faut pas être 30 mètres sous terre quand nous perdons et il ne faut pas être euphorique quand nous faisons un résultat nul contre Lille. Il faut être mesuré dans les 2 cas. Nous n’étions pas sous terre après Toulouse. Nous ne sommes pas euphoriques après ce match contre Lille, d’autant plus que nous n’avons pas gagné. Nous travaillons. Nous connaissons la difficulté de la situation en espérant des jours meilleurs. De toute façon, ce que nous avons fait n’est pas encore suffisant pour gagner les matches. Nous savons qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.

     

    Le danger est-il de considérer ce match nul comme une victoire?

    Non, ce n’est pas ce que je vais leur dire. C’est bien car nous aurions pu complètement sombrer après le coup reçu sur la tête face à Toulouse. Cela n’a pas été le cas et il s’agit d’un point positif. Il reste encore beaucoup de travail et nous ne sommes pas dans une position où nous pouvons nous reposer. Au contraire, il faut encore mettre la tête dans le guidon et travailler.

     

    Vous aviez parlé de communication et de solidité l’autre jour, cela a été positif. Est-ce cela que vous retenez ?

    En début de saison, nous faisions beaucoup de boulettes et nous mettions les buts pour l’adversaire. Nous ne le faisons plus. Nous sentons que défensivement, nous avons un bloc qui commence à prendre forme. Nous avons un tout petit peu plus de certitudes, même s’il faut se méfier de cela dans le football. Offensivement, j’aimerais qu’il y ait plus de buteurs. Nous avons la chance d’avoir Cheick qui met des buts depuis 2 matches. J’aimerais que nous soyons plus efficaces autour de lui. Nous allons travailler dans ce sens-là. Nous nous apercevons que nous avons encore beaucoup de difficultés à cadrer. C’est pourquoi nous allons encore beaucoup travailler devant le but, en espérant que cela cadre un peu plus. Nous avons quand même des grosses occasions. Je viens de revoir le match de Lille. Il y a l’occasion de Cheick en 2ème mi-temps, la frappe de Maurice-Belay. Il faut cadrer. Ce sont de vraies grosses occasions. Il y a aussi Benoît. Je pensais qu’il était plus loin, mais il était au coin des 6 mètres. Il faut cadrer plus et marquer plus.

     

    L’organisation que vous avez adoptée face à Lille est propre à vous donner confiance. Allez-vous la confirmer, la peaufiner ?

    J’ai décidé de jouer avec un seul attaquant. Pour moi, il n’y a que Cheick qui est performant aujourd’hui. Je vais continuer à le mettre. Ensuite, il faut s’organiser autour. Il faut voir si Jussiê peut jouer. Nous pouvons aussi jouer en 4-3-3, avec différentes façons de positionner les milieux. Nous allons voir par rapport à cela. Je ne sais pas. Je n’ai pas encore réfléchi à la question. J’attends de voir qui peut jouer pour samedi.

     

    Où en est David Bellion ?

    Il n’est pas encore prêt. Il sort fatigué, au bout d’1 heure, 1 heure 10 en CFA.

     

    Anthony Modeste a pris un coup…

    Nous verrons aujourd’hui (la conférence de presse avait lieu hier, ndlr) s’il s’entraîne.

     

    Vous avez utilisé pas mal de joueurs depuis le début de la saison. Votre objectif est-il de tendre vers une équipe-type ?

    Malheureusement, cela ne dépend pas de moi. Si les 11 joueurs que je mets à un moment, me donnent satisfaction, évidemment je laisserai les mêmes. Pour l’instant, j’ai utilisé beaucoup de joueurs et c’est plus de leur faute que de la mienne. J’aimerais bien me stabiliser, gagner des matches avec les 11 mêmes et partir avec une ossature. Malheureusement, nous sommes encore en train de chercher la meilleure formule. J’attends des signes de leur part pour me montrer qu’ils sont indispensables à l’équipe. Tout dépend d’eux. S’ils me montrent des choses intéressantes, évidemment je les laisserai. Cheick m’a montré des choses intéressantes contre Toulouse, il a joué le match suivant. Tout dépend d’eux.

     

    Cheick vous a-t-il surpris ?

    Oui, agréablement. C’est bien. Si je l’ai mis, c’est parce que je m’attendais à cela. Je m’attends au meilleur et pas au pire.

     

    Il a un profil atypique car il est grand et il peut à la fois dribbler dans les petits périmètres…

    Oui, sur l’occasion de fin de match, à la 75ème minute, il se débarrasse bien de 2-3 Lillois et il frappe. Si Landreau ne met pas le pied, il y a but. Il est vrai que c’est un but d’attaquant type. C’est intéressant. Puis, il défend, il donne une dynamique devant. Je trouve qu’il est courageux dans tout ce qu’il fait. Il défend et joue pour l’équipe, et cela ne l’empêche pas de marquer des buts.

     

    Il a cette agressivité, cette faim, que vous recherchiez…

    Oui. Quand on joue milieu ou défenseur, et qu’on voit devant soi des joueurs qui donnent de l’agressivité, on a envie derrière d’enchaîner.

     

    Nous l’avons aussi vu défendre sur des corners. Cela fait-il partie des consignes ?

    Vu sa taille, oui. Nous ne pouvons pas dire que nous avons beaucoup de taille dans l’équipe. Quand il y a le défenseur central qui monte, Cheick défend sur lui.

     

     

     

     

    Avez-vous regardé un match hier soir ?

    Non, je n’ai pas Canal + (rires, ndlr). Je ne sais pas ce qu’ils font. Ils sont venus chez moi et m’ont dit « je peux pas installer, je peux pas bouger la télé ». Ils doivent revenir la semaine prochaine. Je ne sais pas ce qu’il se passe à Canal. Pourtant, j’ai 3 abonnements, ils pourraient me faire une fleur.

     

    Pensez-vous que Lyon ait changé par rapport à la saison dernière ?

    Jusqu’à maintenant oui. Hier contre Caen, il y a eu quelques circonstances un peu spéciales. Je n’ai pas Canal, mais j’ai lu les journaux quand même (sourires, ndlr). Ils ont joué à 10 contre 11. Dans ce championnat, cela est compliqué, contre n’importe quelle équipe. Lyon n’a pas réussi à rattraper son but de retard. Il ne faut pas se baser sur le match de Caen, mais plutôt sur ce qu’ils ont fait depuis le début. Ils ont aussi des blessés et je ne sais pas s’ils vont revenir. Ils ont une ossature, mais ils ont peut-être une profondeur de banc moins importante cette année, par rapport aux saisons précédentes.

     

    Ils joueront sans Hugo Lloris, qui est suspendu…

    Oui, mais il faut que nous cadrions et que nous attaquions. Il est le meilleur gardien en France, et pratiquement en Europe. Personnellement, je préfère qu’il ne soit pas là, c’est sûr. Il faut attaquer, avoir des occasions, et essayer de cadrer.

     

    Allez-vous récupérer Marc Planus, ou est-il encore trop tôt ?

    Il s’entraîne normalement depuis avant-hier, donc nous verrons comment cela se passe. Nous sommes en groupe restreint et nous n’avons pas vraiment fait d’oppositions. Il faut voir sur un entraînement un peu plus poussé.

     

    Avez-vous eu une discussion avec lui par rapport à ses rechutes ? Cela fait pas mal de temps que cela dure…

    Nous avons eu une réunion avec le docteur. Il nous a expliqué des choses au niveau de l’alimentation. Nous ne pouvons pas savoir pour quelles raisons il rechute. Il est difficile de cerner ces problèmes musculaires. Il ne faut pas aller trop vite et le remettre dans le circuit. Il y a des différences entre les entraînements et les matches, où il y a plus de tension. Cela fait qu’on se blesse un peu plus facilement. Il y a un autre rythme que lors des oppositions entre nous. Il faut être prudent et le laisser bien se préparer sur 15 jours. Puis, nous verrons ensuite si nous pouvons le lancer.

     

    A la fin du match contre Lille, vous avez mis en avant la solidarité du groupe, en disant « on a tous couru ensemble, on a tous défendu ensemble ». Votre espoir est-il de revoir ce que vous avez vu contre Lille ?

    Oui, mais il n’y a pas que cela. Il y a tellement de choses à faire. Je pensais que cela était acquis et ce n’étais pas le cas. Contre Lille, il fallait beaucoup courir, et ensemble. Autrement, nous aurions explosé. Il fallait absolument courir autant qu’eux. Comme je le disais toute à l’heure, j’attends plus de solutions pour marquer des buts. Nous ne pouvons pas nous reposer sur un seul joueur. Il faut que mes attaquants marquent. Cela fait aussi un moment que nous n’avons pas marqué sur coup de pied arrêté. Les milieux doivent aussi marquer 3 ou 4 buts. J’attends un peu plus de variété au niveau des buteurs. L’état d’esprit face à Lille doit toujours exister.

     

    Contraint et forcé, l’Olympique Lyonnais a mis en place une politique portée sur les jeunes cette saison. Est-ce quelque chose qui vous interpelle, étant donné que vous aviez mis cela en place à Sochaux ? Cela peut-il être un modèle à suivre ?

    Cela fait 3-4 ans que Grenier est dans le groupe pro. Ce n’est plus tellement un jeune. Je ne sais pas quel âge vous considérez comme jeune. A 24 ans, ils commencent à être vieux.

     

    Les joueurs de la Coupe du Monde des moins de 20 ans, même s’ils ne sont pas encore titulaires…

    Ils ne sont pas titulaires. Ce n’est pas la même chose qu’à Sochaux, où Martin et Boudebouz sont devenus des cadres de l’équipe. Aujourd’hui, Lacazette et Grenier ne sont pas encore des cadres à Lyon. C’est beaucoup plus difficile de jouer à Lyon qu’à Sochaux.

     

    Voudriez-vous tendre vers cela à Bordeaux ?

    Pas forcément. Peu importe qu’ils soient jeunes ou pas. Je veux la meilleure équipe possible. Si des jeunes sont meilleurs, alors je les mets. Si ce n’est pas le cas, alors non. On me posait souvent la question à Sochaux, et les anciens avaient un peu de mal à l’avaler. On voulait opposer les jeunes aux moins jeunes, alors qu’une équipe est faite des 2 catégories.