Chamakh : “Je suis Bordelais”

    Foot Mercato a interrogé Marouane Chamakh à l’occasion d’une soirée pour l’association ELA. Marouane nie la rumeur qui l’envoyait à l’OM cet été, se montre satisfait de sa saison anglaise et nous parle de la saison bordelaise et de Gourcuff.

     

     

    Il y a quelques semaines, une rumeur vous envoyait du côté de l’OM.

    C’est n’importe quoi. Je suis Bordelais moi ! C’est à réfléchir. Mais non, je ne pense pas.

     

    Si après votre passage à Arsenal, plusieurs clubs français vous courtisaient, dont Marseille, seriez-vous prêt à revenir ?

    Je ne sais pas. Mais franchement, non, je ne pense pas.

     

    Vous aviez dit à votre arrivée vouloir aller jusqu’au bout de votre contrat de 4 ans avec les Gunners. Votre état d’esprit a-t-il changé ?

    Je pense toujours à ça, bien sûr.

     

    Comment allez-vous physiquement en ce moment ?

    Bien, véritablement bien. Maintenant, il reste trois semaines avant les vacances. Je suis un peu dégoûté, parce que je pense qu’on aurait pu gagner quelque chose cette saison.

     

    Justement, le vestiaire n’est-il pas trop abattu ? Personne ne pense déjà à la saison prochaine ?

    Non, on est vraiment concentré pour la fin du championnat. On sait que le titre s’est éloigné, mais on veut assurer cette deuxième place. Même si on sait qu’on est passé à côté de quelque chose de grand, on va faire le maximum et surtout pas n’importe quoi en fin de saison.

     

    En France, on s’interroge beaucoup sur les choix de Wenger en cours de match, lorsqu’il choisit de faire rentrer Bendtner avant vous. Est-ce qu’il vous explique ses décisions ?

    Non, pas du tout. Je pense que Bendtner n’est rentré qu’une ou deux fois à la place de Van Persie directement. C’était peut-être en début de deuxième partie. Moi à ce moment-là, j’étais dans un état… J’étais vraiment cramé, je ne pouvais pas. Sinon, quand il rentrait, c’était côté droit. Et moi, si j’étais amené à rentrer, je jouais à la place de Van Persie, et lui un peu décroché. Je pense qu’à l’heure actuelle, je suis le deuxième attaquant d’Arsenal, derrière Van Persie.

     

    Est-ce qu’avouer votre coup de mou en fin d’année dernière ne vous a pas desservi au final ?

    Non, pas du tout. C’est quelque chose qui est vrai. Et puis ça a été un mal pour un bien, puisque Robin est venu quand je n’étais pas bien. Ici, Robin, c’est le numéro 1, il est indiscutable. En plus c’est un joueur que j’admire, c’est vraiment un excellent joueur. Pour moi c’est un phénomène. Sachant qu’on joue dans un système avec un attaquant, c’est lui qui passe devant. Si moi je peux jouer et gratter un maximum de temps de jeu, je le fais avec plaisir. Après mon rêve, ça serait qu’on puisse jouer ensemble devant. Mais ça, ça reste une question pour le coach. On ne peut pas tout chambouler pour un joueur. Je ne peux être qu’admiratif d’un joueur comme ça. Je ne le connaissais pas trop, je savais que c’était un bon joueur. Mais là je vois vraiment que c’est un phénomène. Je m’entends super bien avec lui.

     

    Surtout, le souci d’Arsenal cette saison n’était pas offensif mais surtout défensif…

    C’est incroyable ! On ne gagne pas le titre cette saison, mais on ne peut pas dire que Manchester a été plus fort que nous, que Chelsea a été plus fort que nous. On s’est tiré une balle dans le pied. On a perdu trop de points. On ne peut pas mener 4-0 et se faire égaliser 4-4. Le week-end dernier, on perdu à la dernière minute sur un coup de pied arrêté.

     

    Mais quel est le problème alors ? C’est une question d’homme, d’expérience, de concentration ?

    Je ne sais pas, on s’est posé plusieurs fois la question. Je mettrai ça sur le compte de l’expérience. On est encore tous jeunes. Il faudra s’en servir pour rectifier ça la saison prochaine.

     

    Etes-vous satisfait de votre saison ?

    Bien sûr que je suis content. Avec toutes les attentes que moi j’avais, j’ai été vraiment satisfait. Je voulais du beau football, l’ambiance dans les stades, de la combativité. Je l’appréhendais avant de venir. C’est incroyable ici. Tout m’a plu ici. Je joue vraiment un football avec un autre plaisir, c’est impressionnant.

     

    Quel est l’élément majeur qui a changé par rapport à Bordeaux ?

    Le jour du match. De l’ambiance au jeu lui-même. Ça ne siffle pas. En France, l’arbitre coupe souvent le jeu. Ici, même s’il y a des petites fautes, il laisse beaucoup l’avantage. En France, on a l’impression que ça ne joue pas. Non, ce sont les arbitres qui choisissent de beaucoup siffler. Et puis le gardien, au lieu de calmer le jeu, il enchaîne direct, tu est mort et lui, il dégage !

     

    Est-ce que vous avez des attentes particulières par rapport au mercato d’Arsenal cet été ?

    Non, pour moi, il s’agit de garder la meilleure équipe possible. On a tous une marge de progression. Je pense que le titre est jouable avec cette équipe-là. Surtout que nous, on a l’avantage sur les autres cadors d’être jeunes.

     

    Comment s’est passé votre intégration ?

    Super. Moi je suis content, car c’était mon premier transfert. Je n’avais connu que Bordeaux. J’appréhendais un peu justement mon arrivée. Je voyais comment ça se passait à Bordeaux : j’accueillais les nouveaux, j’essayais de les mettre à l’aise. Moi, je ne savais pas si ça allait être pareil ici. Mais c’était super. Que ce soit Clichy, Nasri, Eboué, Sagna, ce sont vraiment des mecs qui ont le coeur sur la main, qui pensent aux autres. Et comme j’ai joué en France, ça aide.

     

    Justement, pour en revenir à la France, quel est votre sentiment sur la saison de Bordeaux ?

    Malgré leur saison moyenne, ils peuvent encore se qualifier pour la Coupe d’Europe, c’est dingue ! Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. On ne peut pas dire qu’ils sont restés sur la saison passée, même si la fin avait été merdique ! Il y a eu du nouveau, mais c’est difficile de repartir comme ça de zéro. Pourquoi ? Je ne sais pas. J’estime qu’ils ont le potentiel pour aller en Ligue des Champions. Il faut laisser du temps. Il y a eu un nouvel entraîneur, pleins de nouveaux joueurs. Ça va arriver. En tout cas je leur souhaite.

     

    Avez-vous suivi les déboires de Gourcuff ? Vous restez en contact ?

    Oui, de temps en temps. Quand on parle de Lyon, on ne parle que de Gourcuff. C’est l’effet de son gros transfert. Il faut le laisser tranquille un peu. Qu’il fasse quelque chose de bien ou de mal, il faut arrêter de l’encenser et de le descendre en permanence. Il a le droit de rater des matches, c’est un être humain. Je ne vois pas pourquoi on s’acharne sur lui.

     

    Quand vous jouiez ensemble, votre complicité sautait aux yeux. Est-ce que c’est ça qui lui manque aujourd’hui ?

    Je sais que quand il jouait à Bordeaux, il prenait du plaisir. À Lyon, peut-être un peu moins. On se faisait plaisir nous deux. On enchaînait des triples une-deux, des roulettes. C’était un truc de fou. Moi je savais qu’avec lui, on allait se faire plaisir. Derrière, on savait qu’on avait Alou Diarra et Souleymane Diawara et nous on pouvait se permettre un peu de se lâcher Là, je ne sais pas s’il se dit la même chose quand il rentre sur le terrain. Lyon a peut-être mis la barre très très haute en dépensant 26 M€. Mais ça, ça ne me concerne pas du tout. Je ne suis qu’un simple téléspectateur.

     

    Vous continuez donc à suivre régulièrement la Ligue 1 ?

    Oui, je regarde tous les matches du dimanche soir, car on a la chance de jouer l’après-midi. Même si je joue à l’extérieur le dimanche, je peux regarder le soir à la maison. Je peux être de retour à la maison pile à l’heure.