Alonso se confie

    Dans une longue interview accordée au Progrès, l’ancien bordelais Alejandro Alonso revient sur les différentes étapes de sa carrière, et notamment son passage en Gironde. Mais il revient tout d’abord sur ses débuts en Argentine à Huracan, sous les ordres d’Osvaldo Piazza, ancien joueur de l’AS Saint-Etienne, où évolue actuellement le milieu offensif argentin.

     

    « C’est lui qui m’a fait confiance, c’est vrai. Mais je ne l’ai pas trop fréquenté car il n’est pas resté très longtemps à la tête de l’équipe. Nous avons perdu les cinq premiers matches de championnat et il a été remercié. Lorsque j’ai rejoint l’ASSE, je l’ai eu au téléphone. On doit se voir lorsque passera par Saint-Etienne. »

     

     

     

     

    Il débarque ensuite au Haillan depuis la seconde division argentine, où il s’imposera sous les ordres de l’entraîneur brésilien Raymundo Ricardo Gomes.

     

    « Je suis arrivé directement d’Argentine, pour un contrat de trois ans. Bordeaux avait vécu un moment difficile lors de la précédente saison, l’équipe avait failli descendre, elle s’était sauvée lors du dernier match. Il y avait un peu de pression. De nouveaux joueurs étaient arrivés comme Wendel, Fernando, et moi. Puis, après, sont venus Jussié, Cavenaghi, Henrique. Ça faisait pas mal de Sud-Américains. On a réussi à faire une super saison. Puis la suivante, on a gagné la coupe de la Ligue. Tout cela a fait du bien au club économiquement. Il a pu garder des joueurs. Au bout du compte, j’ai vécu trois saisons magnifiques. »

     

     

    Il a eu la chance de pouvoir évoluer avec Ricardo ainsi que Laurent Blanc à Bordeaux. Il rappelle notamment son lien avec l’entraîneur brésilien, de même que les raisons de son départ.

     

    « Avec Ricardo, ça s’est tellement bien passé qu’ensuite, il m’a demandé de le rejoindre à Monaco. Laurent Blanc, je l’ai connu lors de sa première année aux Girondins. Ce fut une saison parfaite. On avait fini à trois points (N.D.L.R. : en fait 4) de Lyon, on a confirmé les deux saisons précédentes en nous qualifiant pour la Champions ‘League. Ça a permis au club de progresser, et la saison suivante, celle où je suis parti, presque avec la même équipe, les Girondins ont réussi à être champion. Je n’ai pas de regret par rapport à cela car économiquement, c’était important pour moi. Laurent Blanc voulait me garder mais il a compris ma position. J’ai aussi passé de très bons moments avec Jean-Louis Gasset. »

     

     

    L’argentin évoque ensuite la situation difficile des Girondins cette saison, et les raisons de cet échec collectif.

     

    « Bordeaux traverse une saison difficile, même s’il peut nous rejoindre au classement en nous battant dimanche. Mais c’est Bordeaux ! Le club restait sur quatre belles saisons. Le plus difficile est de se maintenir à ce niveau. Il y a eu aussi plusieurs changements d’entraîneur ces dernières années : Ricardo, Blanc et maintenant Tigana. Des joueurs importants sont partis comme Chamakh, Gourcuff, Cavenaghi. Parfois, on l’oublie mais un joueur comme Chamakh était quelqu’un de très important. S’il veut progresser, un club doit garder un maximum de joueurs. Marseille et Lyon y arrivent. Et puis, il a fallu que les joueurs s’adaptent à une nouvelle formule. Mais la qualité est là. »

     

     

    Il compare ensuite les championnats français et argentins, notamment au sujet de la ferveur des supporters.

     

    « La France est un pays très organisé au contraire de l’Argentine. Le club de Bordeaux a cette image aussi mais c’est par rapport aux supporters. Il y a beaucoup moins d’ambiance à Chaban Delmas qu’ici à Saint-Etienne. De ce point de vue, ça me change aussi beaucoup de Monaco. Là, je retrouve un environnement qui me convient. Pour un Sud-Américain, c’est primordial. »

     

     

    La rencontre dimanche sera l’occasion de retrouvailles avec une partie des joueurs, et notamment des sud-américains. Ce match aura également une importance capitale au classement pour accéder à la sixième place, qui pourrait être qualificative pour l’Europa League.

     

    « J’ai régulièrement au téléhone Fernando Menegazzo et quelques amis. J’aimais bien les supporters bordelais. On a vécu ensemble trois années magnifiques. Pour ce qui s’agit du match de dimanche, on y va pour prendre des points. Si on perd, Bordeaux passera devant nous. Il est impératif de ramener au moins un nul. Il y a encore quelque chose à jouer. Mais on peut tout perdre et finir 10e. C’est pourquoi les trois matches qui viennent (contre Bordeaux, Monaco et Arles-Avignon) seront hyper importants avant de se mesurer à Lille, Rennes et Paris à la maison »

     

     

    Il termine en évoquant la récente confrontation espagnole entre le Real et le Barça, et confie son admiration pour Barcelone, malgré la victoire madrilène en Coupe du Roi.

     

    « J’ai suivi la finale de la coupe du Roi entre le Real de Madrid et Barcelone. J’aime le Barça, sa façon de jouer, la conception de Guardiola est exceptionnelle. Jouer au ballon comme ça, c’est… Il faut copier cette équipe, comme le fait Lille. Même si le Barça a perdu. Mourinho fait des choses incroyables au niveau tactique. Il gagne tout. Bien sûr que c’est intéressant la tactique mais j’aime beaucoup plus le football de Barcelone. »